Bienvenu sur mon Blog. A l'occasion de mon premier livre édité, j'en profite pour présenter mon actualité mes projets, certaines de mes nouvelles et sources d'inspiration.

mercredi 26 décembre 2012

Et l'Art inventa le Diable....

Il s'agit d'un de mes articles d'essais pour une candidature de pigiste. Article d'une des catégories de culture dans le web magazine MKR. 
Cet article étant un essais, il ne sera bien sur pas publié, mais a retenu l'attention de la rédaction du magazine.
www.mkrmagazine.com



Art et culture.


Et l’Art inventa le Diable….
 
Représentation du Diable aux enfers inspirée par La Vision de Dante
Fresque de Giovanni (aucun lien) da Modena. 1451, Basilique  de San Petronio, Bologne 


               Une précision avant toute chose, on n’accuse en aucun cas les Artistes de s’adonner à des actes sataniques, mais posons-nous la question : Le diable a-t-il été un thème de l’Art sacré et profane ? Ou bien est-ce l’Art qui fut l’inventeur du Diable lui même ? On pencherait pour cette seconde hypothèse si l’on en croit l’apparition relativement tardive de ce symbole du mal absolu. Même dans le christianisme, c’est seulement à partir du XIIème siècle que « le grand Diable » commence à avoir sa représentation corporelle d’être surnaturel et effrayant. Auparavant, dans la bible et les croyances populaires, il n’était qu’un nom redoutable d’Ange déchu : Satan, Lucifer, Belzebuth, Baal-Moloch, etc.….. A ne prononcer qu’avec précaution.    
 
Pendant le premier millénaire, c’est l’art du spectacle de rue, les théâtres de villages, les contes de bateleurs, qui le représentent sous la forme d’une myriade de démons hérités de folklores et de cultes anciens, voir du paganisme. Ces démons de contes deviennent des personnages si grotesques, si burlesques et si maladroits, qu’ils en sont comiques. Citons pour l’exemple les contes provençaux sur Saint Honorat et la légende des îles de Lérins. Le Diable et ses sbires finissent immanquablement par être moqués, escroqués, et chassés, roués de coup sous les rires des bons chrétiens hilares.
 
C’est surtout au XIVème siècle que tout change avec l’imagination des penseurs chrétiens et des communautés monastiques. Une imagination digne de romancier fantastique d’épouvante qu’il leur faut mettre en image pour inquiéter l’homme du peuple. L’Art roman, la peinture sacrée, la littérature commencent à représenter les premiers démons et l’enfer d’une manière effrayante et épouvantable. Et à l’image de la vision de l’enfer décrite par Dante, au cœur de ce monde de supplice, il trône, bestial et surhumain, le Diable est désormais le souverain des enfers ! Subissant une terrible métamorphose, il est représenté immense, impitoyable, malsain, il broie les pêcheurs, les engloutis de ses multiples orifices, généralement une gueule béante au niveau de la tête et du sexe ! Pour accomplir leur devoir de représentation sacré, les artistes ne lésinent pas sur les scènes de tortures et les détails sordides. Ainsi, l’Art au service de l’église atteint son but : la dévotion pour éviter les supplices de ce tyran des enfers !
 
Niveau architecture, ce souverain du mal terriblement puissant possède une fantastique forteresse infernale : Le Pandémonium, (du Grec ancien « tout » et « démon »), décrit par l’écrivain anglais John Milton dans Paradise Lost. Capitale des enfers, le peintre anglais John Martin le représente en 1871 comme un titanesque palais baroque à la mégalomanie démesurée et baignant dans les flammes de l’enfer.   
 
Si « Deus ex Machina », Dieu est dans la machine (selon un procédé théâtral), « Diabolus in Musica » Le Diable est dans la musique ! Et cela à cause d’une note, dite note du Diable : le triton. En musique, le triton est un intervalle dissonant, une sonorité agressive, interdite, jugée dangereuse à la fin du Moyen Age car susceptible de localiser le Diable. Un nombre incroyable de légendes gravitent autour des pouvoirs diaboliques de la musique. L’on a dit du violoncelliste Paganini qu’il avait vendu son âme au Diable, que Faust avait invoqué Lucifer par l’emploi du triton, de même que Boito, Busoni…..Lors d’un opéra, persuadé par le son du triton que c’était le Diable en personne qui était venu jouer, des spectateurs horrifiés se jetèrent depuis les loges des balcons ! Ce qui en dit long sur les superstitions de l’époque.    
 
Littérature, peinture, musique, arts graphiques et théâtre…. Les Arts firent du Diable une figure incontournable de tous les médias à partir du XVIème siècle.
 
Sur employé par les médias modernes comme le cinéma, et la contre culture haevy métal, la figure du Diable cornu et velu tomba dans le ridicule. Le Diable se représente désormais comme une présence maléfique latente, s’associant aux troubles psychiatriques et tendances psychopathes de tueurs en série dans les romans (ex : le thriller Les racines du Mal, de M.G. Dantec). A noter que ce phénomène n’est pas nouveau, pendant les saintes inquisitions, l’on parlait déjà du Diable tapis dans le corps et les âmes des sorcières.
 
Ainsi, associés aux souffrances de l’Histoire et aux superstitions, les Arts ont d'abord fait du Diable  un démon brigand, l'ont ensuite couronné souverain des enfers puis l'ont dématérialisé comme manifestation abstraite du mal. Quelle image lui donneront-ils à l’avenir ?


Giovannoni Julien

                                    
 

dimanche 16 décembre 2012

Les Prisonniers de L'Agartha (fin du monde 2012)


"Par cette petite nouvelle, j'ai voulu apporter ma petite contibution à cette chère paranoïa du 21décembre 2012. A titre personnel, ce n'est pas à moins d'une semaine de la fin du monde que je vais m'embêter à organiser un plan de secours, je ne change rien à mes habitudes.
N'hésitez pas à laisser des messages sur le blog ! Ce sera peut être l'ultime trace de votre existence pour la postérité après le 21 décembre !"


Les Prisonniers de L’Agharta

 
            20 décembre 23h57, les deux jeunes enfants du couple Cyril et Lora Mus avaient décidé de veiller, en cachette, jusqu’à minuit. Les années précédentes, ils faisaient le même manège la nuit du 24 décembre pour apercevoir le père Noël. Cette année 2012 exceptionnellement, ils veillaient le 20 décembre pour apercevoir la Fin du Monde.
Ils en étaient d’autant plus impatients que leurs parents avaient eues une attitude pour le moins étrange. Concernant le père Noël, même s’ils ne l’ont jamais vu, leurs parents ne leur ont jamais avoué qu’il n’existait pas, bien au contraire.
Mais pour la Fin du Monde, papa Cyril et maman Lora étaient catégoriques : « La Fin du Monde, l’apocalypse Maya et toutes ces bêtises, ça n’existe pas !!! Allez-vous coucher ! ».
Un tel déni insuffla tellement le doute dans la tête des deux enfants qu’ils restèrent collés à la fenêtre de leur chambre au huitième étage d’une tour résidentielle pour voir ce qui allait se passer.
Tout était très calme dans la rue, désert même, jusqu’à ce que la pluie se mette à tomber ! On était le 21 décembre 2012, 00h02.

Il devait être dans les 00h10 ou 00h15, le vieux Léon n’en savait rien, il avait déjà du mal à trouver de quoi manger, alors une montre….Tout ce qu’il se rappela c’est qu’il dormait dans la rue sous un porche près des bouches d’évacuation de chaleur d’un Franprix comme tous les autres soirs. Malgré le fait qu’il était déjà bien imbibé d’alcool pour survivre aux rudes hivers, une cacophonie générale si forte qu’elle surplombait le bruit d’une bonne averse, le réveilla ! Ils entendait des gens hurler des inepties du genre : « Le soleil ne se lèvera pas demain ! Il ne se lèvera plus ! » Suivit de rires gras ou aigus de jeunes gens ivres.
              - Putain !!! Maugréa Léon. Peuvent même pas me laisser pioncer tranquille ces jeunes cons ! Fin du monde, mon cul oui ! Pour moi c’est tous les jours la Fin du Monde !

00h30, Léon se rendormait lorsqu’un nouveau bruit, non humain celui là, résonna dans sa tête, un bruit puissant, car il semblait malgré tout bien éloigné de l’endroit où se trouvait Léon. C’était le son d’une grosse sirène d’alerte dont le bruit assourdissant se propageait comme la mort !

00h32, dans un caserne militaire de l’armée de terre, sans que même les hauts gradés ne comprirent ce qu’il se passait réellement, un plan d’urgence général, mis en place et attendant l’heure de son éveil depuis des dizaines d’années, s’était activé !

00h34, alors qu’ils avaient profité de cette soirée pour fêter (avec retard) l’anniversaire de leur grand frère Hassan, les frères et sœurs Abu, Ayesha et Djebi Salam, ainsi que des amis invités, avaient une vue imprenable sur toute cette banlieue réaménagée en petits lotissements d’immeubles blanc. Leur soirée d’anniversaire trainait en longueur dans les rires lorsqu’une coupure d’électricité plongea leur appartement et le quartier dans le silence le plus total ! Depuis les fenêtres de leur appartement, ils virent les rues du quartier, logiquement vides à cette heure là, se peupler d’une foule paniquée qui sortait dehors malgré l’intensité de la pluie !

00h37, les arbres sans feuilles, symboles de la saison hivernale de ce mois de décembre, prenaient un sens cauchemardesque ! Tout comme le crépuscule rouge de la ville qui semblait s’afficher sur les murs blancs tels d’énormes taches de sang ! 

00h38, profitant de ce calme relatif avant la tempête, la fratrie Salam et leurs amis en profitèrent pour prendre avec leurs I-Phones, Blackberry et autres engins, des photos de ce flot de silhouettes qui couraient au fond des rues sous l’averse ! Ils inondèrent aussitôt Facebook, Tweeter, Youtube et autres réseaux de partage avec des messages alarmistes. Catastrophe ou  mauvaise coïncidence, les nuages qui passaient au dessus la ville accentuaient encore la violence de la pluie ! Pour tous ces jeunes gens, bercés ces derniers mois par des histoires de catastrophes climatiques apocalyptiques, c’était la panique !

00h47, retrouvant les périodes d’anarchie des lointaines années 2005-2006, les quartiers de banlieues s’illuminèrent du feu des voitures incendiées. Les plus pauvres, les plus paranoïaques où les plus opportunistes des citoyens encastraient des véhicules dans les vitrines des  Supermarchés ! Le vieux Léon pesta contre cette foutue soirée où tout le monde semblait s’être mis d’accord pour l’empêcher de dormir. Le Franprix au côté duquel il avait sa couche était pris d’assaut par « les émeutiers logiques » qui pillaient, et les « émeutiers illogiques » qui se contentaient de casser des choses à coup de barres de fer !

00h52, les éléments commencèrent à s’emballer : des éclairs cisaillaient le ciel, des retombées de flammes de cocktails Molotov brulaient des arbres et s’éclataient sur des murs d’immeubles. Les premières phrases furent hurlées, sans surprise : « c’est la fin du monde ! La grande catastrophe climatique qui va tous nous emporter ! La prédiction des Mayas ! ».
Dans une tour de contrôle aérien, un aiguilleur du ciel en formation avait renversé son Coca sur le terminal d’observation radar. Ce dernier fit un court circuit. Ne sachant quoi faire, son supérieur surveillant étant descendu à la machine à café, il envoya un message d’alerte au pilote de l’avion de ligne dont il suivait le parcours. Le pilote, comprenant mal et croyant à un problème radar généralisé, décida de ne pas prendre de risque et de tenter un atterrissage d’urgence dans un champ ! Pour tous les témoins qui virent cet énorme Boeing atterrir près de leur petite ville de campagne, ils l’analysèrent comme les conséquences d’une violente éruption solaire qui détruisit tous les systèmes électroniques. La peur du black out généralisé se propagea parmi de nombreux pilotes d’avion en plein vol ! N’écoutant plus les aiguilleurs, certains se télescopèrent entre eux, se pulvérisèrent en plein ciel, leurs restes incendiés chutant à terre dans des trainées de feu !   

1h02, ça y est, c’était vraiment parti ! Des foules couraient dans tous les sens ! Cascades de bousculades, de piétinements ! Des pleurs d’enfants abandonnés en plein milieu ! Des cris désespérés appelant au secours ! L’infanterie de l’armée était déboussolés, ils avaient un plan d’urgence à appliquer mais étaient totalement coupés de leur hiérarchie ! Les officiers d’Etat-major dormaient encore. Ils se rappelèrent leur instruction militaire, se souvenant des hurlements des sergents leur répétant : « votre fusil est votre seul allié ! Votre fusil est votre seule compagne ! »
Ils se serrèrent alors contre ces « compagnes », et leur firent vider leurs chargeurs sur la foule ! Ce ne furent pas les pillards qui tombèrent sous les balles ! Justes les pauvres bougres qui gesticulaient trop en s’approchant d’eux !

1h08, malgré de nombreux dégâts, la panique n’était pas encore totalement généralisée en Europe, beaucoup de gens demeuraient dans la paix de leur sommeil. Mais pour tous ceux qui s’étaient éveillés, c’était la panique totale, ils étaient persuadés qu’il ne restait que quelques heures avant le déluge ! Ils avaient totalement oubliés qu’ils avaient durant leur vie traversés sans problèmes des centaines de tempêtes plus fortes que cette pluie actuelle ! Mais non ! Ils se figuraient dessous une pluie diluvienne !

1h15, les messages apocalyptiques par le biais des réseaux sociaux commencèrent à se propager. En Russie et en Chine, avec le décalage horaire, le 21 décembre 2012 était déjà bien entamé. Pour eux, c’était le milieu de la nuit où alors peu avant l’aube. Ils ne connurent jamais un réveil aussi violent ! Les journaux télévisés, les gourous de toutes les sectes, tous hurlaient à la Fin du Monde ! Alors ils se souvinrent qu’il existait des kilomètres de bunkers souterrains dessous Moscou, dessous Beijing. Ils dataient de la guerre froide, à l’époque où le monde redoutait une guerre atomique !    

1h21, (+3h pour Moscou, +8h pour Beijing), en périphérie de chaque grande ville, partout où se trouvaient des bunkers. Ceinturées par des barrières et des tanks de l’armée, d’immenses foules s’y agglutinaient, ils voulaient monter à tout prix dans des gros bus blindés affrétée par l’armée. Il était totalement évident qu’il n’y avait pas de place pour tout le monde ! Mais ils s’entassaient quand même et les premiers furent écrasés sous le poids !
Personne ne comprenait plus rien à ce qu’il se passait ! Il n’y avait aucun ordre de secours, l’armée ne faisait qu’appliquer un plan d’urgence automatique datant de l’époque où l’on craignait une guerre ouverte entre les blocs Ouest et Est ! On ne sauvait qu’une tête sur cent ! Dans d’autres pays c’était une tête sur mille, d’autres encore moins ! Ceux qui ne l’acceptaient pas et insistaient trop étaient mis à l’écart, enfermés entre des barrières, à genoux, tenus en joue, et abattus ! Les soldats ne pouvaient plus réfléchir, sans contre ordre, ils n’étaient que des machines obéissant aux directives des plans d’urgence !

1h30, (+3h pour Moscou, +8h pour Beijing), fraudeurs éliminés, familles séparées ! Les enfants ralentissaient le mouvement, il fallait eux aussi les séparer ! Les « heureux sélectionnés » avancèrent le long de corridors entre barrières et véhicules militaires, ils ne pouvaient plus faire marche arrière ! Prostrés, têtes baissés, accablés par le bruit des sirènes, des tirs et des hurlements !

1h33, le vieux Léon vida une bouteille de rouge pour s’exploser la tête et se rendormir enfin. Avant de somnoler, il s’aperçu que jamais le ciel ne lui parut aussi sombre, grâce à la panne de secteur qui avait coupé le courant, plus rien n’éclairait la nuit. Même les bruits du tonnerre et des sirènes finissaient par lui paraître un doux murmure lorsqu’il sombra inconscient.
Cyril et Lora Mus avaient fait habiller leurs deux enfants, les avaient couvert de leurs imperméables, ils avaient vidé le contenu de leur frigo dans un sac. En bas de l’immeuble, ils cherchaient un moyen de s’enfuir de la ville. En voiture ? Impossible, car elle était chez le garagiste. Rallier l’aéroport ? Mais s’enfuir par le ciel était exclu ! A cause de l’éruption solaire comme le disaient les Tweets. Et puis inutile d’essayer de rejoindre les bunkers souterrains et hors de question que la famille soit séparée. Ils virent alors les frères et Sœur Hassan suivit d’un groupe important de gens passer devant eux en vélos ! Un convoi de vélos ! Cyril et Lora allèrent immédiatement chercher leurs vélos, installèrent les enfants sur des sièges arrières et s’engagèrent eux aussi dans cet exode à vélo !

1h41, ceux qui furent autorisés à monter dans les bus d’évacuation étaient tous étiquetés comme un code barre sur une marchandise. On les sépara en plusieurs catégories, nul ne savait vraiment par quels critères ils étaient différenciés et vraiment, ils ne comprenaient pas comment la peur leur faisait accepter tout ça sans broncher !
Les bus démarrèrent, les barrières étaient abandonnées et cédaient, les refoulés tentaient leur dernière chance en s’accrochant derrière les bus ! Une dernière rafale de coup de feu les fit définitivement céder !
Ceux qui étaient dans les bus virent derrière eux des chutes de morceaux enflammés d’avions sur les bâtiments. Ils l’interprétèrent comme des chutes de météorites et ce fut l’image qui perdura dans leur esprit !

1h43 Les refoulés abandonnés, eux, venaient de se rendre compte qu’en fait de météorites, c’était des restes d’accidents d’avions privés qui avaient décollés sans permission en pleine tempête pour certains. Quand aux pluies qui étaient tombées, elles se calmaient. Les premiers esprits critiques commencèrent à relativiser et réfléchir. Mais les « sélectionnés » de nombreux pays finirent par arriver à l’entrée de grands tunnels, l’accès aux bunkers ! Les alentours industriels ou montagneux de ces tunnels étaient leur dernière vision du monde extérieur, ils s’enfoncèrent dans ces conduits.
A l’intérieur, de grandes rames de train automatique, un vieux long réseau de métro souterrain les attendait ! Les passagers furent pris en charge et répartis en divers endroits, prenant des métros différents. La plupart remarqua trop tard qu’ils furent séparés du peu de famille qu’il leur restait !
Des ordres automatiques étaient hurlés depuis des hauts parleurs, les « sélectionnés » n’étaient plus que du bétail, répartis selon des grades bien spécifiques ! Ils rentrèrent dans les rames, les portes se refermèrent et ils disparurent dans les entrailles des bunkers !
Les heures suivantes, d’énormes portes blindées se refermaient derrière eux à chaque fois qu’il passait un tronçon ! Les emmurant dans de vastes sous-sols. Des kilomètres de tunnels défilaient devant eux dans le silence oppressant des entrailles de la terre et cet interminable grincement de descente de rails ! Alors que le sois disant cataclysme qui se déroulait en surface se calmait peu à peu, les sélectionnés pensèrent fermement qu’ils étaient les derniers survivants de la planète, qu’en surface, des chutes d’astres étaient en train de tout détruire. Ils avaient même inventé le nom d’une planète qui serait venu percuter la Terre, une petite fille du wagon, lisant un manga d’épouvante où une monstrueuse planète nommée « Rémina » vient manger la Terre, lâcha ce nom. Il fut adopté et pour les « rescapés », la surface de la Terre avait été percuté par l’astre « Rémina ».
Arrivant dans leurs nouveaux quartiers de vie souterrains, « les survivants » découvrirent des mondes souterrains aseptisés. La dernière diffusion qu’ils virent de la surface de la Terre fut celle d’une caméra montrant un quartier en flamme, et ce fut tout !

Quatre ou cinq heures plus tard, le jour du 21 décembre 2012 atteint le continent américain (H-5 pour la côte Est), leurs infos ne diffusèrent pas une alerte de Fin du Monde, mais plutôt un flash spécial sur la vague de panique qui s’empara de l’Europe et de l’Asie depuis leur entrée dans le 21 décembre, de cet exode massif de gens de tout âge et toute catégorie sociale qui partirent sur les routes en voitures ou vélos pour rallier des villages en hauteur et que des lieux comme Bugarach étaient assiégés par des hordes de fanatiques tel un château du Moyen-âge. Aux Amériques, tous les « survivalistes » se résolvaient à ranger avec déception leurs M16 et cherchèrent comment recycler leurs fermes fortifiés avec leurs surplus de réserves.

Vers 10h du matin en France, lorsque le vieux Léon émergea avec une horrible gueule de bois. Le soleil brillait, se reflétant dans les grosses flaques d’eau de pluie. Il ne savait plus ce qu’il s’était passé cette nuit, mais il vit que le magasin Franprix avait été éventré, que des carcasses de voitures achevaient de fumer après avoir été incendiées. Bref, il constatât que la rue déserte était ravagée comme après un bombardement.
Léon ne chercha pas à réfléchir d’avantage, il prit son caban et marcha vers un centre ville. Dans un bar PMU, il voyait à la télévision une présentatrice qui n’arrivait pas à croire elle-même les infos qu’elle retransmettait. Il était question d’un disfonctionnement enclenchant les sirènes qui sonnaient habituellement tous les premiers mercredis du mois. Associée à une pluie et un orage qui provoqua une panne de secteur, ainsi que l’application d’un plan d’urgence obsolète dans une caserne militaire et une ingérence au niveau d’une tour de contrôle, tout ceci provoqua une paranoïa apocalyptique provoquant un ras de panique général. Cette panique s’étendit d’un quartier à toute la ville, puis à toute la France, à tout le réseau aérien, à toute l’Europe et à toute l’Asie, surtout en Russie et en Chine !
Ecoutant ces infos avec une forte envie de se marrer, Léon reparti après avoir vidé son petit verre de vin.
              - Bande de con ! Maugréât-il. Ils flippent pour une fiente de pigeon ! Qu’est ce que je devrais dire moi ? Ce n’est pas parce que c’est la Fin du Monde que je vais m’arrêter de vivre ! Bon Dieu de bon Dieu !     
 
Pour les « survivants » réfugiés dans les bunkers, il n’y avait aucun moyen de rouvrir de l’extérieur les portes blindée qui furent scellées derrière eux. Il n’y avait également plus aucune communication possible avec la surface dans ces vieux réseaux datant de la guerre froide. Eux même ne voudront jamais ressortir, persuadés que la surface était devenue un brasier invivable.
Personne ne reviendra jamais les chercher ! Ils seront oubliés.
Ces oubliés et leurs descendants seront les habitants d’un lieu souterrain digne des contrées légendaires du centre de la Terre. Le 21décembre 2012, ils sont devenus : les prisonniers de l’Agartha !

Julien Giovannoni, 6 jours avant la fin du Monde.




" P.S: Je ne crois pas à la Fin du Monde, mais je crois au fait que les Mayas étaient de grands sadiques pour nous foutre ainsi la trouille avec des calendriers pas finis, ils n'ont pas pensé qu'en 2012, on pouvait être du genre Paranos ? 
Maintenant, je vais vous réveler la vérité sur toute cette histoire. J'ai un téléphone portable, un vieux Samsung qui est déjà une antiquité. Dans ce téléphone portable, il y a un calendrier qui ne va que jusqu'au 31 décembre 2098! (Vérédique, il n'est pas programmé pour aller au delà).
Maintenant imaginons que notre civilisation disparaisse (je ne sais pas, à cause de la crise par exemple). Qu'un archéologue de 2080 le retrouve, le réactive, voit ce calendrier qui s'arrête en 2098 et interprète mal mes textos enregistrés. Il est possible qu'à partir de 2090 ou 2095 on se fasse une parano sur "les Samsungs qui ont prédits la fin du monde pour le 31 décembre 2098" ! (Je sais que l'intervalle de temps est moins long qu'avec les Mayas mais on vit dans un monde qui évolue beaucoup plus vite). "      

jeudi 1 novembre 2012

Polar du douzième

Je présente ici l'introduction d'un nouveau roman "catégorie polar" actuellement en création. Il s'agit d'un polar inspiré de faits divers ayant eu lieu cet été dans le douzième arrondissement où j'ai résidé.
La particularité de cette introduction (qui peut presque se lire comme une nouvelle indépendante) est qu'elle est aussi une conclusion.
Je m'explique: cette partie se déroule à la fin du roman, mais c'est elle qui introduit l'histoire.
(Je ne présente pas encore le résumé de ce roman, c'est un choix volontaire. Quand au titre, il peut encore être sujet à des modifications).

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Nathalie Viette est sortie de la station de métro « Père Lachaise » vers seize heures quarante. Elle n’avait jamais auparavant utilisé le métro pour se rendre au plus célèbre des cimetières parisiens. Ainsi, en sortant de la station du même nom, elle aurait imaginé pouvoir se retrouver directement en face de l’entrée principale du cimetière, mais non, il lui fallait encore longer le grand mur d’enceinte en pierres. Tant pis, ça ne lui fera pas de mal de marcher un peu.

On est la veille du jour de La Toussaint, les paroles fortes entrecoupées de rire d’un groupe de jeunes font remémorer à Nathalie que ce soir, c’est Halloween.
« T’imagines, ceux qui font une soirée dans le cimetière ce soir là ! Ca doit être un truc flippant ! » Voila la phrase qui l’a interpellée et à laquelle elle réagit avec une surprise quelque peu détachée. D’abord, elle avait totalement oublié jusqu’à l’existence d’Halloween, il faut dire que dans son quartier résidentiel, les pauvres enfants déguisés en monstres qui voudraient demander des bonbons risquent de finir longtemps bloqués devant les lourdes portes à digicodes.
Ensuite, il lui semble que le cimetière est fermé la nuit, donc à moins d’escalader les murs, elle n’imagine guère la présence d’une soirée épouvante. D’ailleurs, en dépit de ses nombreuses visites au Père Lachaise, Nathalie n’a jamais vu un seul de ces « gothiques romantiques » errer entre les tombes et mausolées afin d’y rechercher l’ambiance sereine de cette cité des morts.
Par contre, des touristes, ça on peut dire qu’on en trouve à la pelle, sans faire de mauvais jeux de mots. Pareil pour ce soir là, où des grappes de ces touristes des cinq continents, armés de leurs anoraks et appareils photos se mêlent aux Parisiens venus fleurir des tombes en avance.  Ainsi, aux petits vendeurs de plans de visite du cimetière se mélangent des vendeurs de fleurs colorées.
Nathalie ne fait pas de pause en passant la barrière d’entrée, elle a déjà son bouquet de fleurs. Trois grosses fleurs, une jaune, une rose et une blanche, sont-ce des cyclamens ? Des orchidées ? Elle n’en sait rien, elle n’y connait rien en fleurs, elle les a juste acheté chez un fleuriste en venant parce qu’elles lui semblaient belles.

Mieux encore, Nathalie n’a aucune famille ou ami enterré ici, la seule personne pour laquelle elle aurait une raison valable de venir fleurir sa tombe n’est pas ici, et de toute façon il a voulu être incinéré.
Dès qu’elle commence à gravir l’allée pavée principale, elle cherche du regard une tombe sur laquelle elle pourra poser ses fleurs. Un rituel qu’elle se fait un devoir d’accomplir à chaque fin d’enquête difficile et éprouvante. Elle va choisir une tombe selon son attirance ou différents critères qui lui sont propre.
Mais pas ici, plus haut dans le cimetière surement, il y a trop de peuple et de bruit en bas. Ah ça, si on vient rechercher le calme d’un lieu de recueillement, il ne faut surtout pas venir au Père Lachaise. Sauf si comme Nathalie, on aime emprunter les petites allées intérieures sur les hauteurs, voir slalomer entre les tombes. Il n’y a vraiment que loin des « avenues internes » entre les grandes divisions que l’on peut échapper aux touristes cherchant avidement les tombes fleuries de Jim Morrison jusqu’à Edith Piaf en passant par celle de Mano Solo. Du nombre incroyablement élevé de célébrité plus ou moins connus enterrées ici, Nathalie n’a du en voir au mieux moins d’un dixième, ce qui pour elle n’est pas grave puisqu’elle ne les recherche pas spécialement, sauf la tombe mégalo d’Oscar Wild, qu’elle n’a toujours pas trouvé faute de ne l’avoir pas réellement cherché.

Arrivée à l’avenue circulaire pavée, elle emprunte le passage de gauche. Sur les bords, s’enchainent ces vieux caveaux familiaux, grands, effrayants dans leurs rigidités de pierre. Nathalie ne peut pas s’empêcher de froncer des yeux en imaginant cette vieille tradition d’alors des grandes familles qui voulaient que tous les membres soient liées ensemble dans l’éternité malgré d’éventuels et violents différents familiaux qu’ils auraient pu avoir durant leur vivant. Ces morts trouvent-ils vraiment le repos en se partageant l’étroitesse et la froideur de ces tombeaux ? Une chose est sure pour Nathalie, elle ne déposera pas ses fleur dans un ces vieux caveaux, elle aurait trop peur d’y contracter une malédiction post mortem.
Le soleil commence à prendre ses teintes du couchant, normal c’est l’heure d’hiver. Ciel dégagé, froid plus intense, Nathalie quitte cette route trop dégagée pour joindre une traverse. Chemin de traverse, propice aux traversés, elle y croise un groupe de trois jeunes hommes, étudiants ou touristes mais en tout cas étrangers et pas tous du même pays vu qu’ils communiquent entre eux dans un Français d’apprentissage à couper au couteau. Ils remarquent sur le côté gauche une tombe fleurie protégée par une de ces barrières molle de chantier orange vif, ce qui dénature violemment cette vieille tombe haussée d’un gros buste sombre d’un homme du dix-neuvième siècle. Nathalie passe rapidement à côté pour ne pas les gêner car un des trois jeunes insiste auprès de ses camarades pour se faire prendre en photos à côté de la tombe. En passant, ses yeux roulent tellement vite sur le nom du prestigieux enterré qu’elle ne parvient pas à se remémorer le nom une fois la tombe passée. Un écrivain avec un nom commençant par un B….ou un D….aucune idée, mais pourtant connu dans l’histoire littéraire française, ça elle en est sure. Elle laisse filer l’oreille pour essayer de pêcher la réponse dans les paroles des trois jeunes derrière, mais ces derniers n’évoquent pas le nom, trop occupés qu’ils sont à se remémorer avec difficulté et forts accents d’un titre de livre de cet écrivain. Et puis il est trop tard, Nathalie n’a pas ralentie l’allure rapide de ses pas et les voix se perdent derrière elle. « Tant pis, écrivain connu, pour moi tu resteras aujourd’hui encore inconnu…. ».


Nathalie a longtemps marché à travers les allées à l’intérieur des divisions, elle y a vu plein de noms, homonymes de rues ou d’avenues, plein de style de tombe et d’écriture différente selon l’art de décoration et les confessions. Elle a même croisé une tombe anonyme (effacée avec le temps) en forme de petite pyramide, probablement quelqu’un mort à l’époque de l’Egypto-mania de la fin dix-huitième siècle, et du dix-neuvième siècle. Il y a beaucoup de ces décorations à l’« occidentalo-égyptienne » dans ce cimetière. A l’intérieur de certains vieux caveaux, elle y a vu des déchets : vieilles chasubles en état de décomposition, restes de vieille télévision hors d’usage et d’autres objets insolites qui font se demander « pourquoi ? » à l’esprit, sans réponse valable. Mais malgré tout cela, Nathalie n’a pas encore trouvé la tombe sur laquelle elle va poser ses fleurs.

A la sortie de l’allée qu’elle emprunte actuellement, une famille de touriste s’engouffre derrière une grande tombe pour prendre le plus rapidement possible une autre derrière en photos. Une tombe superbement décorée d’un bronze verdâtre d’une vierge se penchant sur le gisant du mort. Nathalie ne peut refreiner un petit rire amusé devant l’empressement de ces touristes à prendre leur photo, ce n’est pas la première fois qu’elle voit cela. S’il s’agissait de prendre en photo une voiture de collection qui circulerait sur une route, d’accord, mais cette tombe là, ne risque pas de partir très loin ! Et c’est encore plus comique devant des monuments de plusieurs tonnes comme la tour Eiffel. Elle se les imagine s’entendre dire : « vite, prenons là en photos, on ne sait jamais, elle pourrait se décider à partir dans la seconde, même si ça fait plus d’un siècle qu’elle est là ! »
Et il semble qu’en cette fin d’après midi, Nathalie n’a pas fini de voir des choses surprenantes. En continuant à monter plus haut dans le cimetière, elle voit une tombe de forme plutôt récente avec un gros petit chien caniche, grandeur nature et tirant sa langue en porcelaine, collé dessus. « Un compagnon d’éternité pour une concession à perpétuité. »     
Plus loin c’est un vrai chat noir assis entre les fleurs d’une tombe qui vole la vedette à la dernière demeure d’Yves Montand et Simone Signoret auprès d’un jeune couple de touriste. Nathalie ne peut pas croire que ce chat a choisit par simple hasard juste la tombe voisine des célèbres artistes, elle aurait bien voulu offrir ses fleurs à ce chat, mais il en a déjà beaucoup trop autour de lui.

Le parcours de Nathalie est à l’image de sa quête actuelle : hasardeux, incertain, sans logique. Elle redescend, passe devant le grand funérarium au centre, y voit un enterrement ou une crémation qui s’y déroule, ce qui la ramène dans la réalité de sa présence dans un vrai cimetière, chose que l’on oublie au milieu des touristes et tombes célèbres.
Finalement, elle trouve l’endroit qu’elle recherche, un de ces passages entre des tombes oubliées, couvertes de mousse d’un beau vert. Ici, on ressent le calme et le repos éternel des résidents. Mais c’est aussi un endroit tragique, car des tombes relativement récentes, n’ayant aucun dallage pour certaines, abritent ceux qui sont morts trop tôt !
Une mosaïque de jeune adolescente de dos, des galets peints déposés devant, des petits bocaux emplis de sable, des reliques d’objets colorés, des fleurs encore fraiches, des photos de jeunes adolescent(e)s sous un plastique de protection et les dates qui confirment le trop jeune âge de ces décès tragiques : 14ans, 18ans, 19ans, etc.…..Des enfants, des jeunes artistes….. Quels drames de la vie ont pu les envoyer dans ce lieu aussi vite ?
Et sur une de ces récentes tombes, un échiquier est posé ainsi que certaines pièces de jeu devant lui. Aux photos, on voit qu’il s’agissait d’un jeune joueur d’échec professionnel au nom vaguement russe ou slave. Attend-il un nouvel adversaire depuis son ultime demeure ?  
Nathalie a voulu déposer ses fleurs sur une de ces tombes mais elle s’est rétractée au dernier moment. Elle ne saurait l’expliquer, mais elle est comme persuadée qu’elle doit encore réserver ses fleurs pour quelqu’un d’autre.


Le coucher de soleil orangé devient encore plus rougeâtre, c’est le profond crépuscule qui s’annonce. Il n’est pourtant que dix-sept heures vingt, on sent l’hiver venir. Dans les arbres mis à nus par l’automne, les corneilles avec leurs parures et allures de corbeaux se mettent à croasser. A point nommé, cela s’accorde parfaitement à l’ambiance.
En redescendant sur « l’avenue circulaire pavée » du cimetière, Nathalie s’aperçoit que cette nouvelle luminosité de début de soirée lui fait remarquer certains détails inquiétants sur les tombes : une chauve souris moulée sur le grillage en fer d’un caveau entre des médaillons de clepsydres aillées et des portraits de vierge fermant les yeux. Très vite après cette découverte, c’est comme si une multitude de détails troublants lui sautent aux yeux, des statues de vierges abimées prenant des formes de gargouilles, des têtes de mort ailées ornant le sommet d’un caveau, des bustes et des visages en médaillons de profil aux expressions extrêmement austères…….

Et soudain, les lèvres de Nathalie cessent de s’amuser de la découverte de ces détails de décors d’ « épouvante ». Un air profondément grave et empli de tristesse l’assaille lorsqu’elle voit Cette tombe !
Une tombe sur laquelle le nom est écrit en idéogrammes asiatiques. Ce n’est pas la première qu’elle voit ainsi, il y a beaucoup d’asiatiques de confession chrétienne enterrés ici, mais celle là est particulière.
Particulièrement tragique compte tenu de l’âge de la petite fille qui y est enterrée. Entre la date de naissance et celle du décès, il n’y a que cinq années. Cinq années ! On peut en faire des choses en cinq ans, mais du point de vue d’une vie humaine, c’est dérisoire !
Nathalie n’arrive toujours pas à croire que dans la société actuelle de son pays, on puisse mourir à cinq ans. Pour elle, des notions comme « la mortalité infantile » datent d’un autre siècle, si antérieur qu’il lui semble révolu.
Elle se sent idiote de se sentir choquée comme cela. Avec son boulot, elle en voit pourtant des choses terribles et malsaines mais, heureusement peut être, elle n’a jamais eu à traiter une affaire impliquant la mort d’un tout jeune enfant.
Nathalie pose automatiquement ses fleurs sur la tombe de cette petite fille asiatique représentée souriante et pleine de joie dans un médaillon. Maintenant elle sait que cette visite au Père Lachaise la prédestinait à déposer ses fleurs ici. Elle ne peut pas lire les idéogrammes asiatiques, elle ne sait donc pas le nom, mais d’instinct, elle sait qu’il s’agit de la petite fille qui fut le déclencheur de toute l’affaire qui l’a ébranlé cet été dernier.
En silence, elle repart. Pour sortir définitivement du cimetière cette fois-ci. Elle ne remarque rien ni personne ne ressortant. Nathalie ne se sent pas pour autant chamboulée, au contraire, elle est sereine, maintenant et maintenant seulement, cette affaire est terminée. 

Depuis le grand portail de sortie, elle distingue une haute tour dans la dernière bande lumineuse de l’horizon. « Montparnasse peut être ? On peut la voir d’ici ? »
Puis, lançant de vifs regards autour d’elle, elle distingue les gens fatiguées sortir des métros, des bus ou encore des bistrots après leurs pénibles journées de travail et ils s’éparpillent en fantomatiques silhouettes silencieuses jusqu’à leurs appartements.
Vraiment, à la vision de ces corps fatigués, associés à la succession d’affaires tragiques qu’elle eu à traiter ce dernier été, Nathalie se demande si elle ne ressentait pas plus de vie à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur du cimetière !

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jeudi 27 septembre 2012

Brèves de métro parisien


Brèves de métro parisien

"La fiction n'est que de la réalité exagérée"


- Sur la ligne 6 après l’arrêt Belleville, une femme style bohémienne commença à faire la manche auprès des passagers. Ce n’était pas une heure de pointe, chaque passager avait une place libre pour s’asseoir sauf un homme trentenaire qui préféra pour on ne sait quelle raison rester debout, accoudé à la barre de fer près d’une porte entrée-sortie. La mendiante était insistante auprès des passagers et tentait lourdement de se faire prendre en pitié !
Alors qu’aucun des passagers assis ne lui donnait d’argent, l’homme debout redoutait l’arrivée de son tour à être abordé par la mendiante.

Etait-ce parce qu’il était debout ? La mendiante passa à côté de lui sans l’importuner ni prendre la peine de lui demander quoi que ce soit. L’homme regarda la mendiante s’éloigner dans la rame du métro… Il se sentit alors très mal, il se regarda dans la vitre de la porte. Paraissait-il si misérable que ça ? Avait-il une apparence si pitoyable que même cette mendiante ne prenne pas la peine de lui demander quelques pièces ?
Bon, d’accord il ne s’était pas rasé ce matin, il n’avait pas enfilé de costume non plus, mais tout de même ! La gêne céda le pas à la colère !
Il parti à la suite de la mendiante, la dépassa et se tint droit devant elle :
           - Dites donc madame ? Lui dit-il d’un ton sec. Je ne suis pas assez bien pour que vous me demandiez de l’argent ?

La mendiante, surprise comme on peut le comprendre, ne sut pas quoi dire et tendit la main à l’homme pour lui demander alors de l’argent.
            - J’ai pas d’argent à vous donner ! Répondit l’homme. Mais par principe, on demande aux gens ! C’est juste une question de respect !

Et l’homme descendit à la prochaine station d’un pas vif et nerveux. La mendiante et les passagers restèrent un moment à le regarder s’éloigner sur le quai. Puis le train redémarra.

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- Toujours sur la ligne de métro 6, le train s’arrêta comme d’habitude à la station Alexandre Dumas. C’est ici qu’entra un passager avec une tête de d’Artagnan !
Un jeune homme, dans le début de la vingtaine, pull noir, pantalon serré noir, chaussures dorées, mais un visage au style de…….mousquetaire !

Une tête de mousquetaire comme on en fait plus ! Des cheveux châtains clairs et longs. Raides mais un peu frisés vers le bas, un visage sérieux, sa barbe est un bouc fin et long, de courtes moustaches fines ! D’Artagnan, quoi !  

Accident temporel ? Possible mais, à la vue de ses vêtements, il avait une notion de mode plutôt bien adaptée au présent. Donc théorie peu crédible, car pour un éventuel homme du 16ème siècle, il possédait une bien trop bonne maitrise du métro.

Le jeune homme regarda bizarrement un autre jeune homme face à lui qui le regardait bizarrement en retour ! Ne pouvait ‘il pas comprendre que pour ce deuxième jeune homme, étudiant en prépa littéraire, l’entrée d’un d’Artagnan à la station Alexandre Dumas était plutôt comique ?

Ou alors n’y a-t-il jamais eu de d’Artagnan ailleurs que dans l’imagination d’un esprit épuisé de jeune étudiant en prépa littéraire !

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- Journée touristique du weekend sur la Ligne 1, beaucoup de touristes donc ! Qui s’entassent dans cette rame de métro automatique.
Soudain, la voix à l’hautparleur d’un agent de la Ratp qui déclare :
        - Mesdames et messieurs, on nous signale la présence de pickpockets dans votre rame de métro ; veuillez faire attention à vos affaires à l’entrée et la descente du train !

A la suite de cette annonce, les gens commencent à lancer des regards suspicieux à gauche et à droite, des regards de travers à l’encontre de leurs voisins. Les mains qui se resserrent sur leurs sacs et leurs poches !
Dans ce climat de suspicion totale, un couple, homme et femme commencent à  parler tout haut et fort !
L’homme à la fille :
         - Alors, tu va toujours voir ton psy pour tes problèmes de kleptomanie ?

Une vieille dame serre très fort son sac à main contre sa poitrine.
         - Non, il m’a jeté, il en avait marre que je lui vole des trucs dans son bureau ! Répond la fille.
         - Aie ! je le comprend. Remarque, j’aimerais bien récupérer mon briquet zippo que tu m’as volé tout à l’heure.

La même vielle dame commence à pâlir…
La femme du couple se met à fouiller dans ses poches :
             - Ah ? Mais il faut me prévenir mon pote, je vole tellement de truc presque malgré moi que je ne m’en rends plus compte !  Tiens ?
             - Qu’y a-t-il ?

Elle sort un porte monnaie.
             - Ce porte monnaie, je suis certaine de ne pas l’avoir volé, et il n’est pas à moi !
             - Sure ?
             - Certaine !
             - Peut être que vous vous être entre-volé avec un autre kleptomane ! Rare mais ça arrive !            

Le vieille dame était arrivée à l’extrême limite de sa panique ! Elle sorti une bombe lacrymogène de son sac et aspergea la femme et l’homme du couple en leur hurlant :
             - Vous n’aurez pas mes petites économies espèces de racailles !

Et elle sorti affolée à la prochaine station, tandis que les deux personnes du couple avaient les yeux qui leur brulaient et qui n’arrêtaient plus de pleurer !
Cette erreur, car c’en était une, était due à une blague de mauvais goût de la part de ce jeune couple. Une blague qu’ils ne referont pas de sitôt !
Mais les agents de la Ratp eux, continueront à faire des blagues de fausses alertes aux pickpockets pour se délecter de ces accidents cocasses !

Une dernière chose pour clore cette brève : en rentrant chez elle, la vieille dame vida son sac qu’elle avait vaillamment défendu. Elle constatât qu’il était plein de portes monnaies, portables, bijoux et briquets ! Cette vieille dame était une vraie kleptomane qui ne se rendait même pas compte de ses vols !

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Ligne 8, l’heure dite de pointe, celle des usagers fatigués qui rentrent après le travail. Ils n’aspirent qu’au repos et au calme après une journée dans la capitale bruyante !
Malheureusement, pour les passagers de l’avant dernier wagon, ils durent subir les paroles fortes et insipides de deux jeunes filles, deux jeunes lycéennes à vu d’œil !
Ces filles, pas très féminines soit dit en passant, parlaient entre elles avec un ton et des expressions dignes des jeunes « wesh wesh » comme on les nommait encore il n’y a pas si longtemps.
Alors quel est l’intérêt de cette histoire très commune ? Il faut bien que jeunesse se fasse, ou trépasse !

Et bien l’intérêt est que vous n’avez jamais saisi l’antagonisme de filles qui parlent manucure en langage de « caillera » !
           - C’qui m’fait trop flipper, t’as vu, c’est quand c’te pute de vernis s’ met à couler d’ton ongle ! Quoi !
           - Grave ! Moi aussi ça m’fout trop vénère !
           - T’es calé avec l’truc tube des z’otres batards d’Loréal ki sèche direct !
           - Attends ! Attends ! T’crois que toutes les meufs, vas y k’elles y arrivent d’un coup ?
           - Mais Nan, ces s’pèces de mythos, y’a le truc qu’tu mets sur l’ongle t’as vu ! Puis v’là comme t’l’étale d’un coup la vie de ma mère !  
             - Fais chier, trop un truc pour les biatches ça !!! 

Tout ça pour dire que, bien que parlant de manucure, ces deux jeunes filles faisaient beaucoup plus peur que leurs homologues masculins qui parleraient de drogue, d’arme à feu, de racket ou encore de braquage !

vendredi 14 septembre 2012

Nouvelles cartes de visite.

En ce moment, c'est période creuse pour ce blog. Je suis en travail d'écriture pour des romans plutôt longs. Ceux qui sont finis vont bientôt être proposés à des Editeurs quand à d'autres, ils nécessitent encore beaucoup de travail.
Donc, pour faire passer le temps et histoire de mettre du nouveau dans ce blog, je me suis amusé à créer de nouvelles cartes de visite.


 



 " collectionnez les toutes ! "

jeudi 16 août 2012

Article Nice Matin


Merci à Isabelle Varitto pour son article. (Et merci à la famille Pelardy pour nous avoir mis en contact). 

Ma 1ere séance de dédicace.

Le samedi 11 Août, j'ai eu l'occasion de faire dédicacer mon premier livre au rayon librairie de Centre Leclerc du Cannet Rocheville.
Une bonne première petite expérience. Sur les dix livres que le magasin avait commandé, Huit en ont été vendus et dédicacés.
La relation auteur-client est vraiment très interressante dans une situation de rencontre directe.
J'ai eu droit à des rencontres intéressantes, amicales, originales même, et surtout une nostalgique où mon ancienne maitresse d'école est venue faire dédicacer mon livre !

Merci à Fabienne, la responsable du rayon librairie, de m'avoir, à moi comme à d'autres auteurs débutants ou peu connus, donné cette occasion.




   
Enfin, une anecdote intéressante, mais qui n'a rien à voir avec les dédicaces au final :
                 Alors que j'étais assis à ma table où je dédicaçais mon bouquin dans le rayon librairie en période creuse, j'en profitais afin de passer le temps, pour lire un des livres du rayon. Un homme m'interpelle, me demandant si je voulais un apéritif ou un jus de fruit. Je le regarde, je vois un vieil homme qui n'est pas du magasin. Un client qui faisait ses courses. Je pense donc à une blague. Il continue alors en me disant que j'ai bien raison de prendre mon temps et de rester à bouquiner tranquillement dans ce magasin où tout le monde bouge vite tout le temps. Et il achève en disant que c'est en faisant pareil qu'il reste en pleine forme à 82ans !
Voila, donc cet homme n'avait pas du tout compris que j'étais là en dédicace, il croyait que j'étais le seul client à avoir osé se poser pour bouquiner tranquillement dans le magasin. Malgrès tout, je trouve que c'est une belle rencontre. Je lui ai donné ma carte même s'il n'a pas du plus comprendre ce que je faisais vraiment dans ce magasin ce jour là !

jeudi 19 juillet 2012

Archange Léon, nouveaux échos !

Vu que ça va faire maintenant presque quatre mois que mon premier roman Archange Léon est sorti, il est grand temps que je remercie (ici aussi) tous les gens qui l'ont acheté et qui m'ont laissé des petits mots de félicitation et d'encouragement.
Bien sur, comme je l'avais dit dans un message précédent: ce ne sont pas des avis objectifs de grands critiques littéraires et bla, bla, bla....
Bein justement! Pour moi, c'est beaucoup plus important l'avis de tous ces lecteurs qui ont passé un bon moment avec mon livre et qui me motivent à continuer dans ce domaine !
Donc, comme précedemment, je retranscris ici les messages qui m'ont été envoyés (pour ceux dont ça fait un peu longtemps, veuillez pardonner mon retard) :

"J'ai passé un excellent moment avec LEON. Dès les premières pages on a hâte de connaitre son sort. Certains passages m'ont fait penser aux films de QuentinTarantino.
Une pointe d'humour, de sarcasme .....bref je suis preneusepour le prochain livre."
                                                                                                               Sandra Boselli

"Je l'ai trouvé très sympa , ça m'a rappelé  mon boulot puisque je bosse dans le social, et la  façon dont tu racontes l'histoire, j'aime. Encore bravo. À quand le prochain . Bises et à bientôt." 
 Valérie Desailloud​-Roseren


"Comme tu le devines je l'ai lu dans les 24 heures qui ont suivi. Verdict : je me suis bien éclaté, c'est parfaitement dijoncté, plein d'humour et d'imagination. Amitiés et encouragements au futur Ducasse I."
José Casajus


"Merci Julien pour ton livre déjà prometteur quant à son avenir."
                                                                                                            Suzanne

Un grand merci encore pour vos messages qui m'ont fait très plaisir !

Enfin, je remerci aussi Erwin Casajus qui a eu la gentillesse de me proposer de présenter et vendre une partie de mes romans à sa galerie NEO ART CONCEPT
10 avenue du midi 06220 Golfe Juan Vallauris.
Page facebook : Neo art concept

Une superbe Galerie d'Art Urbain à laquelle je vous recommande d'aller !
Auto-entraide promotionnelle ;)

Giovannoni Julien