Bienvenu sur mon Blog. A l'occasion de mon premier livre édité, j'en profite pour présenter mon actualité mes projets, certaines de mes nouvelles et sources d'inspiration.

jeudi 31 janvier 2013

Le petit chaperon rouge et le grand méchant pervers !

J'avais fait, pour un magzine, un article sur la thématique de l'apprentissage de la sexualité par une étude satirque et métaphorique d'une fable très connue. Cela n' a pas marché, mais l'article ne sera pas perdu pour tout le monde.

(Attention, ce n'est plus un Conte pour enfants !)


Illustration de Gustave. Doré
Chaperon rouge, Chivart.com
   

Savez-vous comment l’on éduquait les enfants aux prémices de la puberté et au danger des prédateurs sexuels dans le bon vieux temps ?
Oh si vous le savez, même si vous n’y avez jamais fait attention, vous l’avez appris en lisant ou écoutant au moins une fois le conte du « Petit Chaperon rouge » ! Quoi ? Ce Conte innocent de vieilles traditions orales (retranscrites par Charles Perrault en France et par les frères Grimm en Allemagne) serait une métaphore sexuelle ?

Comment ? Vous voulez dire que dans le temps (les origines de ce conte sont antérieures au XVIIème siècle), les bons parents trop occupés aux champs ne disposaient pas de RTT et laissaient ces « contes d’avertissement » éduquer les enfants ? Et ce sont ces histoires de sexe, de violence et d’anthropophagie que nous donnons aujourd’hui encore à nos enfants ?
C’est exact ! Et pour ceux qui en douteraient encore, laissez-moi vous raconter la version crue, au delà des métaphores, du « Petit Chaperon Rouge !!! » 

        Il était une fois une bien jolie jeune fille, à mis chemin entre la sortie de l’enfance et le début de l’adolescence. Mais par rapport aux autres enfants, cette jeune fille a une particularité, elle a reçu ses premières menstruations, ses premières règles quoi ! Vous comprenez alors que ce n’est pas totalement innocent si elle est vêtue d’un chaperon couleur rouge vif. C’est même un peu une provocation. Bref, le petit chaperon rouge est au seuil de la puberté, encore naïve mais plus tout à fait innocente. Et là, c’est la première convention moyenâgeuse des contes qui entre en scène : au début elle est dans un gentil petit village, le lieu sur et sécurisé où elle a été élevé par ses parents comme une gentille et pure petite villageoise, son foyer. Mais voila que sa mère l’envoie apporter une galette et un petit pot de beurre à sa mère grand qui habite une jolie petite maison bien sure elle aussi. Problème, pour rallier un point à l’autre, il faut traverser une fichue forêt sauvage ! Là, faisons tomber les métaphores, vous avez bien compris que cette quête confiée au petit chaperon rouge est le symbole du chemin de sa vie. C’était une enfant, élevée chez ses parents, boum, premières règles, début de l’adolescence. Le petit pot de beurre et la galette symbolisent le travail « honnête » auquel veulent l’éduquer ses parents : fermière, crémière, ramener le pain pour nourrir ses enfants (n’oubliez pas qu’on est au XVIIème siècle). Au bout de la route, la maison de la grand-mère symbolise la fin logique de sa vie lorsqu’elle aura arpenté le bon chemin : une honnête vielle femme à laquelle ses petits enfants prennent soin lorsqu’elle est malade.

Donc, le petit chaperon rouge commence à arpenter le chemin de sa vie en traversant la forêt. Oui, mais la forêt, n’est ce pas le symbole des dangers et de l’incertitude des choix de vie qui débute à l’adolescence ? Et là, c’est le drame, car au bord du chemin traversant la forêt, il attend, tel un pointeur, le passage de chair fraiche. Lui, c’est un des types qui se traine la plus sale réputation dans les contes, l’ennemi public numéro un pourrait-on dire. Son nom : Le grand méchant loup ! Wolfie pour les intimes ! Wolfie est un prédateur sexuel, à la limite de la pédophilie, plus c’est jeune et plus ça craque, plus ça l’excite ! Son côté ténébreux attire les jeunes naïves et il en joue l’enfoiré. Wolfie est un malade égayant sa vie solitaire par des agressions et le petit Chaperon rouge croise son chemin !

Ah ! Ca, on peut dire qu’elle est une proie facile pour Wolfie, Chaperon rouge est encore bien trop naïve, le côté mâle alpha de la meute de loup qui émane de Wolfie l’excite, mais pas seulement, il y a également le côté rebelle du loup qui dit « fuck » à la société ! Cette gourde ne se méfie pas, elle lui donne toutes les indications sur sa vie.

Avec un peu de parlotte, Wolfie réussi à montrer à chaperon rouge un autre chemin de vie possible, différent de celui initialement tracé pour elle par les conventions de la société. La suite de l’histoire, on la connait. Tandis que Chaperon rouge perd du temps sur un faux raccourci, le loup arrive avant elle chez la grand-mère, la dévore et prend sa place dans le lit pour attendre le petit chaperon rouge. Là, tous les enfants se demandent pourquoi Wolfie se remplit d’une vieille ridée malade alors que son but est de se taper de la chair fraiche ? Mais parce que tout cela est symbolique encore une fois. En dévorant la grand-mère, Wolfie dévore en réalité l’avenir du petit chaperon rouge ! Il remplace cet avenir par celui que lui, lui réserve en prenant l’identité de la grand-mère. Et le fait que tout cela va se passer dans un lit, vous avez bien compris où il veut en venir...

Donc Chaperon Rouge arrive dans la maison, donc vers l’avenir piège que lui réserve Wolfie, et là, c’est le jeu sexuel qui commence : «Pourquoi as-tu une aussi grosse voix ? C’est pour mieux t’intimider ! Pourquoi as-tu d’aussi grands yeux ? C’est pour mieux te mater ! ; Pourquoi as-tu d’aussi grands bras ? C’est pour mieux t’embrasser ! Pourquoi as-tu d’aussi grandes dents ? C’est pour mieux te bouffer tellement t’es bonne ! » Il n’aurait manqué que : « Pourquoi as-tu une aussi grosse B... ? C’est pour mieux faire sauter ta virginité ! » Et c’est là que le piège sexuel se referme par le loup qui dévore (sexuellement) le petit chaperon rouge!

A la fin du conte, la morale diffère selon les versions. Dans la version française de Perrault, le conte se termine mal, comme un crime sexuel : fautive de s’être fait avoir par les boniments du Loup, le petit chaperon rouge fini dévoré. Ce qui sous entend que si elle n’est pas morte des suites de l’agression, ce sera pour sombrer dans une vie de débauche. Version allemande des frères Grimm, le petit chaperon rouge a une chance de s’en sortir par l’apparition du chasseur. Le chasseur est le symbole de l’homme honnête, protecteur, viril par ses armes. Parce que "Armes à feu.....Feu à volonté!" Donc un bon parti qui va sortir le petit chaperon rouge des griffes du loup dépravé et la ramener vers le village afin qu’elle retourne dans le droit chemin d’une vie alors acceptable aux yeux de la société !

Morale de cette histoire:
Arrêté par les agents de New York Unité spéciale, Le Grand Méchant Loup, dit Wolfie, fut reconnu coupable de plusieurs crimes sexuels et tentatives de meurtres. Il a été condamné à une peine de prison à perpétuité, avec une période de sureté de 200ans, au Zoo d'Anchorage en Alaska. 
 On recommande à toutes les jeunes filles vêtues de rouge de faire extrêmement attention aux louches ténébreux qui pourraient les attendre au bord de leur chemin !

 
Giovannoni Julien -  27/12/2012



  

jeudi 24 janvier 2013

"Kyotonomatopée"  (Théâtre) de "la compagnie des Lucioles", avec Makiko Kawai. 
 
 


mardi 22 janvier 2013

L'accent des Cigales (Onomatopées)


Cette petite nouvelle sur les onomatopées m'a été inspiré, et écrite pour l'Art théâtral de Makiko Kawai "Au bonheur des Arts" qui fait entre autre des performances théâtrales de pièces toutes en onomatopées.
 
 
Série des Onomatopées :
 
L’accent des cigales.

 
Depuis quelque temps, un désaccord bruyant troublait la sérénité d’une petite propriété provençale.

La famille Eleni, le père, la mère et leur jeune fiston Thomas venaient régulièrement passez des vacances paisibles dans les collines de la haute Provence. Les parents de Thomas avaient hérité de la grand-mère une modeste mais magnifique petite maison de campagne. Avec une grande parcelle de terrain où tous les stéréotypes de la Provence se regroupaient : garrigue, lavandes et grands pins avec cigales.
Deux grands pins méditerranéens, des « Pins Parasols » pour être précis. Les anciens du coin les appelaient « les jambes du Géant », ces pins présentaient deux troncs immenses, au moins vingt cinq ou trente mètres de hauteur chacun.  Ils avaient poussés l’un à côté de l’autre et leurs parures de feuilles en pique comme de longues aiguilles se rejoignaient au sommet. Ils avaient fait la fierté de la famille Eleni depuis des générations.

Maintenant que le décor a été planté, vous vous demandez surement quel peut bien être le désaccord bruyant venant entacher un lieu aussi apaisant.
Et bien sachez que ces deux grands pins parasols n’étaient rien de moins que le théâtre d’une véritable et continue guerre linguistique entre des cigales !
Car, sachez le désormais, toutes les cigales du monde ne « chantent » pas de la même façon.

Par exemple, demandez à un Français comment il entend « le chant des cigales ». Il y a de fortes chances qu’il vous réponde : « tsk, tsk, tsk, tsk, tsk, tsk…… » Ou encore « kss, kss, kss, kss, kss, kss, kss, kss…. ».
Maintenant, demandez à un Japonais comment il entend ce même « chant de cigales ». Il vous répondra à peu de choses près : « mii, mii, mii, mii, mii, mii, mii…… ».
C’est une différence culturelle d’onomatopée dans l’écoute d’un son. Ainsi même si les sons sont retranscrits de formes extrêmement différentes, aussi bien le Français que le Japonais soutiendra que c’est lui qui a raison et que l’autre devrait consulter pour des troubles auditifs.

Là où ces « kss, kss, kss….. » et « mii, mii, mii…. » Étaient importants pour l’histoire de la propriété des Eleni, c’était à cause du fait que le pin de gauche était occupé par de typiques cigales provençales, tandis que le pin de droite avait été occupé par une colonie de cigales japonaises.

Comment des cigales japonaises étaient arrivées sur un pin provençal ? Ce n’est pas une histoire très importante mais elle est assez originale pour qu’on s’y attarde un peu :  
- Une jeune étudiante du nom d’Emilie, actuellement en année d’échange au Japon et dont la famille habite dans le village à côté de la propriété des Eleni, a voulu envoyer un paquet de souvenirs à sa famille. Alors qu’elle allait emmener le paquet pas encore fermé à la poste japonaise, Emilie passa à côté du petit jardin de la vieille dame Kumiko dans lequel les cigales chantaient « Mii, mii, mii, mii, mii… ». Emilie vit une sorte d’énorme pomme bien mure sur une branche qui dépassait de la clôture. « Ce n’est pas du vol, se dit Emilie, la pomme est presque sur la voie publique et puis les fruits sont si chers ici… » C’est ainsi qu’en montant sur la clôture pour arracher la pomme, Emilie fit tomber trois couples de cigales qui tombèrent dans son colis. Personne ne s’était rendu compte de la présence des cigales, même pas les douaniers des postes, son colis fut refermé et les cigales voyagèrent jusqu’en Provence. Une fois arrivées, elles cherchèrent un grand pin pour y vivre et trouvèrent le pin disponible dans la propriété des Eleni.

C’est ainsi que commença la guerre des chants de cigales. Les cigales provençales, qui étaient sensibles à l’accent des cigales japonaises commencèrent à chanter plus fort : « Kss, kss, kss, kss, kss, kss, kss, kss !!! » pour imposer leurs sons aux cigales japonaises.
Les cigales japonaises, aussi fières de leurs origines que les cigales provençales, commencèrent en contestation à chanter encore plus fort : « Mii, mii, mii, mii, mii, mii !!! »
Ce à quoi les cigales provençales répondirent encore plus fort : « Kss, kss, kss, kss, kss, kss, kss, kss !!!!! »
Et les cigales japonaises répondirent encore plus fort : « Mii, mii, mii, mii, mii, mii, mii, mii, mii !!!!! »
Et cela continuait depuis, aucune des cigales ne voulant par fierté chanter d’un même son.

Le problème pour les Eleni, et bientôt la commune où se situait leur propriété, c’était que cette guerre de chants devenait insupportable.
Si on entend seulement les cigales chanter : « kss, kss, kss, kss, kss, kss, kss… » C’est agréable, c’est typique.
Pareil si on entend seulement chanter : « Mii, mii, mii, mii, mii, mii…… » C’est aussi agréable, c’est exotique.
Mais imaginez entendre un mélange des deux sons à longueur du jour et de la nuit ! Imaginez que vous entendez « Kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss ! »
C’était devenu tellement insupportable qu’un soir le père Eleni, le papa de Thomas, proféra une terrible menace :
               - Ce n’est plus possible ! A la fin de la semaine je vais acheter une tronçonneuse et ce weekend, je coupe les deux pins ! Ca me fend le cœur mais je n’ais pas le choix ! Ces cigales désaccordées vont finir par tous nous rendre fous !!!

Thomas ne réussi pas à bien dormir ce soir là, il avait connu les deux grands pins depuis sa toute petite enfance. Ils étaient là avant lui, il ne pouvait imaginer leur disparition. Il prit alors une décision qui semblait folle pour les adultes mais qui lui semblait pourtant logique : demain, il irait parler à ces cigales pour essayer de les mettre d’accord !

Quand le petit Thomas avait une idée en tête, rien ne pouvait l’arrêter. Il alla sous les deux grands pins. Plus il avançait, plus le son devenait insupportable : « Mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss, mii, kss »
Il arrivait presque en dessous des deux pins, et là le son était horrible, Thomas avait l’impression que les cigales étaient dans son cerveau, à hurler contre ses tympans : « MII, KSS, MII, KSS, MII, KSS, MII, KSS, MIIII, KSSSSS, MIIIIIIII, KSSSSSSSSS, MIIIIIIIIIIIIIII, KSSSSSSSS »
              - Stop ! Arrêtez ça ! C’est insupportable !
Les cigales, surprises que quelqu’un s’adressent à elles (personne ne l’avait jamais fait auparavant) s’arrêtèrent immédiatement de chanter ! Sauf une vieille cigale provençale, complètement sourde qui continuait toute seule un petit « kss, kss, kss, kss, kss, kss ».
Heureux d’avoir réussi à capter aussi vite leur attention, Thomas leur expliqua alors que cette guerre des chants ne pouvait plus continuer et que son père allait couper les deux pins si elle ne cessait pas.
Outrée par ce qu’elles entendirent, les cigales commencèrent à s’offusquer, mais en s’accusant entre cigales provençales et cigales japonaises, et les chants dissonants repartirent de plus belle, pire que jamais auparavant : 
              - Miii ! MiiiMIIIMiii ! Miii ! MiIIIMImiiiiii ! mi ?
              - KSSssss ! KssssKSSSS ? Kssssss ! Ksksksks ! KSS !     
              - MII ! KSS ! MII ! KSS ! MII ! KSSS ! MIIIIIII ! KSSSSSSS ! MIIIIIIIIIIIIII ! KSSSSSSSSSSSSSS ! MIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! KSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSS !
Et ainsi de suite…..Au grand désespoir de Thomas !
Puis, il entendit son père qui hurlait depuis la maison :
               - Ah non ! Ce n’est plus possible, le chant de ces cigales folles est pire de jour en jour !!! Je n’attendrais pas la fin de la semaine, demain, je coupe ces arbres !!!
                - Vous avez entendu ? Dit Thomas aux cigales. Si vous ne trouvez pas une solution de chanter pareil ensemble, demain vous n’avez plus d’arbre !

Bien qu’entêtés, les cigales réalisèrent qu’elles avaient un gros problème. Elles commencèrent à tenter de plaider leur cause auprès de Thomas :
D’abord, les cigales provençales voulurent lui faire comprendre qu’elles étaient là depuis des générations et que ce n’étaient pas à elles de changer de sonorité de son :
              - Kssss, Ksksksks, kssss, ksssss, kssssskssss, ksss ! Kss kss ?
Puis les cigales japonaises tentèrent de lui faire comprendre qu’on ne leur avait pas demandé leur avis de venir ici, qu’elles chantaient elle aussi de leur façon depuis des générations et elles ne voyaient pas pourquoi on les obligerait à en changer :
              - Mii, Miii miii, miiii ! Miii ? Miii, miiii, mii, mi, mi, Miiiiiiii !  
Bien sur Thomas interprétait ce qu’il entendait car il ne parlait pas « cigale », mais il leur posa à son tour un bon argument :
              - D’accord, je comprends votre fierté, aux deux groupes, mais si vous continuez à vous disputer comme ça, ce sera vous toutes les perdantes ! Plus de Pin, plus de logement, vous serez au sol à la merci des prédateurs et quand vous vous ferez manger, vous réaliserez que cette histoire d’accent était bien stupide ! Allé salut !
Thomas fit mine de partir. Dans les deux pins, c’était le calme plat, les cigales se mettaient toutes à réfléchir. Les propos de Thomas avaient fait mouche, les cigales l’appelèrent pour trouver une solution diplomatique :
              - Miii !
              - Kssss !
              - Miiii, miiiii, mimi Miii !
              - Ksss ! kssss, kssss, ksss !
              - Très bien, répondit Thomas, vous devenez enfin raisonnables, donc moi j’ai réfléchit à une solution qui satisfera les deux clans de cigales : faites un mix !
              - Mix ? Kssss, kssss ?
              - Miii, Mix ? Miiii ?
              - Je veux dire, faites un mélange harmonieux de sons à partir de vos deux sons, un mix !
Les cigales tentèrent alors cette chose inédite, elles se concertèrent pour la toute première fois et mirent leurs chants au diapason afin de produire un bon mélange de sons :
              - Mii, kssss ! Miiiiiii ksssssss ! Miiiiiiiiiikssssssss ! Miiiksss ! Miiiksss ! Miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss, miikss……… 

Thomas trouvait l’idée bonne au départ, mais il était insatisfait, ça faisait un peu « disque rayé ».
              - Non, stop ! Désolé, je veux dire, bel effort, mais tous ces Miikss, ça ne va pas le faire ! Mon père n’est pas très fan des sons de boite de nuit ! Si vous essayez de trouver un nouveau son ?
              - Mii, Miii ?
              - Kss, ksss ?
              - Oui après tout, c’est cela le problème, vous êtes tous trop attachés à vos anciens sons, il ne faut pas oublier ses origines, mais il faut savoir inventer quelque chose de nouveau pour bien vivre ensemble ! En tout cas c’est ce que j’ai cru comprendre pendant les cours bizarres d’éducation civique…..
Un nouveau son inédit ! Pour les plus vieilles cigales, c’était un peu choquant, mais il fallait avouer qu’autant pour les cigales provençales que les cigales japonaises, elles étaient les premières générations à avoir la chance de créer quelque chose de nouveau ! Qui sait, ce jour allait peut être resté historique dans l’histoire des cigales !

Ainsi commencèrent les pourparlers pour la recherche d’un nouveau son, il y eut des débats, ce fut long, ce fut fatiguant, Thomas s’endormit sous les Pins en attendant. Lorsqu’il se réveilla, c’était presque le crépuscule, alors il entendit quelque chose de nouveau ; par un magnifique  opéra de « cymbalisation » les deux groupes de cigales chantèrent :
              - shashashshsh ! shashashshsh ! shashashshsh ! shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh !  Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh! Shashashshsh! Shashashshsh ! Shashashshsh !  Shashashshsh! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh !  
              - Magnifique! Vous avez réussi ! Applaudit Thomas ! Vous vous êtes enfin mises d’accord sur un son nouveau ! Continuez à chanter ainsi et je suis sur que papa ne voudra plus couper les arbres !
              - Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshshs……………

Lorsqu’il dina avec ses parents ce soir là, Thomas regardait avec impatience l’attitude de son père, ce dernier semblait beaucoup moins stressé et nerveux que les jours précédents.
Juste avant le dessert, le père dit :
               - Finalement, ces cigales ont fini par s’accorder, vous avez remarqué ? Ca m’arrange, parce que je ne savais vraiment pas comment m’y prendre pour couper ces deux pins de trente mètres ! C’est incroyable quand même, elles ont fait tout un boucan avec deux sons différents pendant des semaines et maintenant, elles chantent toutes ensemble d’un son nouveau ! Y’a pas à dire, la nature est pleine de mystères !
Thomas faillit s’étouffer en rigolant intérieurement. Il se dit qu’il devrait envisager une carrière de diplomatie internationale pour plus tard, vu qu’il avait déjà réussi à faire proclamer un accord de paix dans cette guerre de cigales !

Il s’endormi bercé par un doux chant de cigales, nouveau et unique.
Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh ! Shashashshsh………..  
Et Thomas rêva que lorsqu’elles accompliront leur mue, dans la dernière année de leur vie, ces cigales s’envoleront et iront partager le nouveau son aux autres colonies !

Peu avant la fin des vacances, un entomologiste arriva à la maison des Eleni. La mère de Thomas lui expliqua qu’un entomologiste était un scientifique spécialisé dans l’étude des insectes !
Ce petit homme bien sympathique expliqua les raisons de sa visite :
              - Désolé de vous déranger madame, monsieur, jeune homme,  mais c’est à propos des cigales sur votre terrain….
              - Ah ne m’en parlez pas, s’exclama le père de Thomas, elles se sont enfin calmées mais croyez moi, elles ont fait un de ces boucans cet été !
              - Vous saviez que vos pins parasols abritaient des Cigales de Grèce ?
              - Pardon ? S’exclama Thomas !
              - Le son ! Reprit l’entomologiste. Shashashshshsh….C’est le bruit que font les cigales grecques, leur « accent » si vous préférez ! Je suis venu vous voir parce que je trouvais ça plutôt curieux, comment des cigales grecques ont atterri sur votre propriété ?
 

Thomas eu envie de rire et de soupirer en même temps, dire qu’en croyant créer un son nouveau, les cigales provençales et japonaises avaient imité les cigales grecques ! Thomas décida de ne plus s’occuper des problèmes de cigales, c’était trop compliqué. Mais peut être que pour l’été prochain, il se verrait bien jouer les avocats en cas d’accusation de copie et plagiat de la part de cigales grecques !

Fin ! Kss ! Mii ! Shashash ! 


Giovannoni Julien-22/01/2013

mardi 8 janvier 2013

Tintin repart à zéro


- Tintin repart à zéro -

 Tintin par Enki Bilal

(Cette histoire est un ignoble blasphème ! Orchestré par l’imagination maladive de l’auteur qui fait montre ici de la pleine étendue de son ingratitude en se moquant des bandes dessinées de Tintin avec lesquelles il a jadis appris à lire. Ce que vous allez lire là ne devrait même pas oser exister!)

             Tintin, l’ex reporter du petit vingtième a maintenant 84ans, plus assez de poils sur le caillou pour se faire sa houppette. Grace à l’évolution des traitements médicaux chimique pour le corps, il ne souffre pas de trop grosses défaillances physiques, d’ailleurs l’endurance de son corps à travers presque toute sa vie aventureuse l’a rendu solide et endurant. C’est au niveau de la tête que ça ne marche plus, et surtout le moral (la chimie n’a pas les même effets bénéfiques sur la tête que sur les bras). Il souffre d’un bien curieux Alzheimer car il lui arrive d’errer sans but dans des lieux où passé et présent se mélangent, parlant à des personnes qui n’existent pas ou n’existent plus que dans son imagination.

Ainsi, le vieux et bedonnant petit reporter se promène seul sur le marché (ses meilleures aventures ont souvent commencées par une innocente promenade sur un marché). Il se retrouve bien vite perdu dans le Bruxelles du 21ème siècle, ne reconnait plus du tout son vieux quartier d’avant l’époque où il vivait à Moulinsard.
Il faut dire que peu après la mort du capitaine Haddock, il a été expulsé du château comme un malpropre. La fille de Maxime Loiseau (ce dernier, qui à l’époque où le capitaine acheta le château, était en cavale et s’était réfugié au Panama où il y décéda) engagea un procès pour récupérer le bien de son père, elle eu la justice pour elle et récupéra le château en priant Tintin qui n’y était que locataire de plier bagages.

Ainsi le héros de beaucoup d’enfance fut jeté comme un retraité sans ressources dans un logement social d’une tour hlm de la banlieue de Bruxelles. Et ce en dépit de tous les services rendus à la nation et au monde. De plus il fut appeler à comparaître lors du procès du général Alcazar, ancien dictateur du San Théodoros ; il fut même inquiété pour d’éventuels liens avec un leader terroriste d’Al Quaida du nom d’Abdallah ; il fut poursuivi pour de vieilles histoires datant du passé colonial de la Belgique ; injustement mêlé à des fraudes financières dans la multinationale Carreidas ; agressé moralement par des fanatiques des théories du complot voulant lui faire avouer qu’il n’avait jamais marché sur la Lune et que tout avait été fait en studio. Enfin, même le gouvernement de Beijing l’accusa de soutenir les indépendantistes tibétains lors de son voyage pour sauver Tchang. Ce dernier d’ailleurs, devenu milliardaire et ainsi membre du parti de la république populaire ne s’intéressa peu à peu plus qu’à l’argent et ne lui apporta aucun soutient.
Ainsi, on prétend que tout cet acharnement à son égard contribua en grande partie à lui faire perdre la raison. Pauvre Tintin !   

Ainsi il marchait sans but apparent, parlant à un Milou qui n’existait plus que dans son imagination (le pauvre chien étant voila longtemps mort d’une juste et mérité longue vieillesse).
         - Allons faire un tour au marché mon vieux Milou. Disait il en parlant tout seul au milieu de la rue. On fera peut être un achat intéressant.
Et dans l’esprit de Tintin, il s’imaginait que le brave Milou, au sommet de sa forme lui répondait en râlant :
         - Dans quelle aventure vas-tu encore nous amener Tintin ?
Il est prouvé scientifiquement que les chiens ne parlent pas, alors il y a deux hypothèses : ou bien Milou n’a jamais existé en dehors de l’esprit de Tintin ! Ce qui tendrait à dire que Tintin souffre d’une hallucination depuis sa prime jeunesse. Mais beaucoup d’autres gens et évènements ont interagis avec Milou, donc ça ne tient pas. Deuxième hypothèse plus crédible : Tintin à toujours imaginé seulement que Milou parle ! Ça pourrait coller mais cette tendance schizophrénique s’est alors dissipée au fur et à mesure de ses aventures où l’animal parlait de moins en moins.
Quoi qu’il en soit, l’esprit de Tintin est bien entamé, complètement disjoncté même !!!

Il se croit en ce moment même sur un marché extraterrestre de la planète Alflool de la célèbre bande dessinée Valerian, et se sent poursuivit par les trois retors mais sympathiques extraterrestres Shingouz ! En réalité il s’agit de trois jeunes voyous en veste à capuche pour lesquels un vieux rabougris ferait une proie idéale de pickpocket ! Tintin se sortira t’il de ce mauvais pas ?     

Un des « Shingouz-jeune banlieusards » aborde Tintin :
       - Hep m’sieur j’vous r’connais ! Z’êtes le mec avec les cheveux et le fut chelou d’une BD qu’a chourravé mon p’tit frère ! J’ai du Matos de qualité vieux, la vie de ma mère ! Ca t’intéresse pas ? Vas y regarde !
 Alors que le jeune lui montre tout un tas de fausses Rolex ! Tintin se retourne doucement et rétorque :
        - Les Shingouz ! Sur cette planète de Malfrat ? Ca ne m’étonne pas ! Désolé je n’ai pas besoin de vos renseignements à des prix exorbitants ! Vous devriez allez voir mes amis Valérian et Laureline, ils cherchent à savoir qui dirige réellement la planète Rubanis !

Les jeunes se regardent puis s’en vont :
         - Tsss, il s’est échappé de l’hospice !
         - Complètement ravagé l’vioc ! 
         - Dommage ! Sans Rolex, tu vas rater ta vie ! (Cette phrase poursuivra un certain publicitaire français jusque dans la tombe).
Les trois jeunes n’insistent pas, comprenant qu’il n’y a strictement rien à tirer de ce vieillard qui à leur yeux fait office d’une épave !

En parlant d’épave, Tintin a comme une vision, le retour d’une aventure du passé. Les synapses de son cerveau marchent par sursaut comme des décharges électriques où de plombs sautés que l’on réactive un par un : « Epave………. Bateau…….. Galion……. La Licorne !........ Le trésor de la Licorne ! ..........ISF…….. Confiscation………. Ruine……… Céder les droits……… Spielberg………. Film……… Arnaquer……. Aucun droit d’auteur…… Vie de merde ! »
Un autre triste épisode marquant de sa vie qui avait pourtant lui aussi débuté comme une innocente ballade à la brocante de Bruxelles.

Et le voila devant un étal, un étal où se trouvent presque toutes les « aventures de Tintin », un homme qui revend toutes les BD de son enfance, comme ça ! Sans aucune nostalgie, à des prix tellement bas qu’il semble évident qu’il ne s’agisse que d’un but de débarras ! Même des petites figurines Tintin des boites de céréales sont à vendre.
Le vieux Tintin regarde tout cela d’un souffle las ! « Il se fait loin le bon temps où je parcourais le monde » pense-t-il dans un éclair de lucidité.

Puis tout à coup ! Son regard se pose sur un livre qu’il ne reconnait pas. Un étrange album à la moche couverture beige intitulé « L’Alph Art » ! 
          - Sapristi ! Mais ce n’est pas une de mes aventures ça ! S’exclame-t-il à voix haute en prenant le bouquin dans ses mains. Je ne me rappelle pas du tout d’une telle histoire.
Goguenard, l’homme qui tient l’étal commence à l’embrouiller :
         - Mais si monsieur ! C’est une aventure inédite de Tintin et Milou ! La dernière ! C’est très rare ! Une occase unique l’ami !
         - Allons monsieur ! S’insurge Tintin. Je suis quand même mieux placé que vous pour savoir que je n’ai jamais fait cette aventure !
         - Ecoutez mon gars, on n’est pas chez Darty ici ! Ca vous intéresse, vous achetez, ça ne vous intéresse pas, vous reposez ! C’est aussi simple que ça !

C’est alors qu’une main se pose sur l’épaule de Tintin et un homme mystérieux le met en garde :
        - Un conseil d’ami, mon cher Tintin, reposez cet objet et passez votre chemin, c’est un faux, croyez moi !
Tintin s’imagine voir Milou grogner à l’encontre de cet individu.
L’homme porte une casquette, Tintin se recule alors brusquement et s’écrie :
        - Allan ! Forban ! Tu es revenu pour te venger de toutes les défaites que je t’ai infligé de par le passé !

L’homme se dédouane en agitant les mains :
       - Mais non monsieur Tintin, je ne suis pas Allan, je suis l’écrivain Gérard de Sède !
       - Gérard de Sède ? Je vous croyais mort !
        - C’est ce qu’ils s’imaginent tous……Et tant mieux, ainsi je peux secrètement poursuivre mes investigations !!!

Il fait discrètement signe à Tintin de s’avancer pour lui murmurer quelque chose à l’oreille :
       - Ils en sont tous après moi vous savez ! Tous ! Les templiers qui gardent leur trésor caché, les prêtres égyptiens qui protègent le secret de la grand pyramide et surtout……..Ceux qui ne veulent pas que je découvre les vrais origines des Mérovingiens !
Tintin ne comprend plus rien à ce qu’il se passe :
        - Les…..Les Mérovingiens ?
        - Exactement ! Car ce sont des descendants d’extraterrestres ! Exactement ! Un gouvernement invisible d’extraterrestres. Gérard de Sède se met alors à hurler. Et ils veulent remettre un roi sur le trône de France pour diriger l’humanité !!!!
Tintin commence à se sentir inquiet :
        - Des…..des extraterrestres ?
        - Non, des hybrides extraterrestres et humains de la première génération !
Cette dernière phrase a été dite par une sorte de philosophe barbu au regard illuminé qui se trouve soudain derrière Tintin ! Ce dernier est alors pris entre deux feux !
        - Mais qui êtes vous ?
        - Je vous l’ai dit, Gérard de Sède !
        - Non, pas vous, l’autre là !
        - Je suis Alain, Alain l’informaticien !

C’est alors que les deux illuminés commencent à déblatérer un fatras s’incohérence ! 
        - Tintin, vous êtes en danger ! Car vous avez été témoin de l’existence des extra-terrestres dans Vol 747 pour Sidney ! Commence Gérard.
        - Non ! En fait c’étaient des Hybrides de 1ère génération ! Enchaine Alain.
        - Vous êtes le descendant caché de la lignée des Mérovingiens Tintin !
        - Des hybrides, des croisements d’Aliens….et d’humains !
        - Je recherche des livres anciens où sont dissimulés des indices qui prouvent votre légitimité au trône !
        - Des hybrides comme Pompidou et Le Prince Charles, qui bouffent des enfants !
        - Au passage, je recherche un frigo antédiluvien……
        - On est des poulets ! Des vaches !!! Meuh !!!Meuuuuh !!!!
Arrive une troisième voix accompagnée de coups répétitifs sur un petit gong ! Un mec à longue barbe et vêtu d’un drap blanc prophétise :
         - Pénitence !!! Faites pénitence !!! C’est la fin du monde en 2012 !!!
Tintin est cerné par les trois hommes ! Il essaie de se sortir de l’encerclement mais, trop tard, car vient d’arriver Homer Simpson qui accompagne les trois autres dans leurs délires en agitant un cloche :
         - Dieu nous aime !!! Il nous tuera tous !!! Doh ! Il n’y a pas de Donuts ici ?
Le pauvre Tintin a l’impression que sa tête va éclater !

          - Cessez ce trouble sur la voie publique !
          - Je dirais même plus, cessez ce trouble sur la poie vublique !
«  Ah ! Dupond et Dupont ! » Pensa Tintin !

Mais ce n’étaient pas les Dupondts ! C’était deux agents de la police municipale de Bruxelles attirés par les cris des quatre fous en liberté !
          - Hola Bruno ! Dit un des deux. Il faut appeler les pompiers, je crois que l’on vient de retrouver les quatre évadés de l’asile psychiatrique.
         - Je dirais même plus, Régis, il faut pompier les appelés !
         - Arrête de répéter ce que je dis, je vais t’en coller une !
         - Heu, Régis ? Il y a un attroupement non pas de quatre, mais de cinq fous !

Le policier Régis regarde Tintin qui gesticule au milieu des quatre fous pour tenter de faire comprendre qu’il n’est pas avec eux. Mais aucun des deux policiers ne le reconnait !
         - Tant pis ! Dis Régis, on embarque le tout, ils feront le tri à l’asile psychiatrique !    

Alors que le pauvre vieux Tintin est sur le point de se faire embarquer avec des échappés de l’asile, une voiture cabriolet arrive à toute allure !
Elle est conduite par un vieux groom qui se la joue « vieux beau ». Ce dernier, en faisant rugir son moteur hurle à Tintin !
           - Tintin ! Monte ! Vite !

Tintin, malgré sa faible vue, reconnait son ami Spirou ! Regroupant les dernières forces de ses longues années d’aventures, il se sort du groupe et saute sur la banquette arrière du cabriolet ! Spirou redémarre en trombe et emmène Tintin loin de ce marché de Bruxelles !

Tandis que la voiture fonce dans les rues et que Tintin s’imagine voir son Milou imaginaire se chamailler avec l’écureuil Spip imaginaire de Spirou, ce dernier allume l’auto-radio :
           - On peut dire que je suis arrivé à temps mon vieux confrère ! Allé, pour te remettre de tes émotions, chantes avec moi !
Et Spirou se met à accompagner de sa forte voix les paroles de sa chanson de générique qui tourne en boucle sur son autoradio :
           - « Rêver d’aventures !!! Extraordinaires !!! Vivre à toute allure !!! Et prendre un pied d’enfer !!!! Et tout autour du monde !!!!! A traquer les mauvais !!!! Ce qu'on affronte ! Ce que l'on est ! Spirou !!!!! Héros dans l'âme Va t'en !!!!!! Partant !!!! Assez fou !!!! Pour braver les flammes ! Même contre vents ... Et marées !!!! Spirou !!!!! Héros dans l'âme Va t'en !!!! Partant !!!!! Assez fou !!!! Pour braver les flammes ! Même contre vents ... Et marées….Héhéééééhéééééééé !!!! Spirou !!!! Nanana, na, na, nanana !!!! Spirou !!!!!
           - Stooop ! Hurle Tintin. Arrête cette radio ! C’est infernal, sapristi ! Qu’est ce qu’il se passe ? Comment en suis-je arrivé là ?

Devant la détresse de son ami, un vieux de la vieille des grandes stars de BD franco-belges comme lui, Spirou arrête la radio sans pour autant ralentir l’allure à travers la campagne.
           - Tu veux que je lâche le pied !!! Demande t-il.
           - Mais non, les courses poursuites à tout valdingue en bagnole j’ai l’habitude ! Ah ! On avait des tripes à l’époque ! Ce n’est pas comme les petits Kékes des BD de maintenant avec leurs problèmes d’ados attardés ! Enfoirés de comics et de mangas, de toute façon, Américains et Japonais, j’ai jamais pu me les saquer ! T’as qu’à voir toutes les emmerdes que j’ai eues dans Tintin en Amérique et Tintin et le lotus bleu……  

Spirou approuve la colère contenue de son ami :
           - Je te comprends mon pote, on a été remisé au placard comme des merdes ! Parfois j’envie Fantasio d’être mort ! Alors, oui, quand on rencontre de vieux fans, ils nous disent : « Oh mais ça va, avec toutes les rééditions, les séries télévisées et tout….Vous êtes des rentiers peinards ! » Putain, les cons ! Ils n’ont pas pigés qu’on s’est fait bouffer nos droits d’auteurs ? Toi avec les pourris de la maison Moulinsard et moi avec Dupuis ! On ne touche que dalle ! Et puis, il y a aussi ceux qui me disent : « Mais vous Spirou, vous continuez avec de nouvelles aventures ! » Aaaargh ! Non mais qu’ils sont con ! Ce sont des doublures, des acteurs maquillés ! Ils ont rien appris en calcul ou quoi ? S’ils comparent la date de mes premières aventures et celles de maintenant, ça ne les choque pas que je serais aussi jeune qu’il y a quarante ans ? Non mais je te jure !
           - Ben dis donc ! Souffle Tintin admiratif ! T’as la forme toi !
           - C’est mon petit secret, Les champignons du feu Comte Pacôme de Champignac ! Tiens, d’ailleurs, l’halu commence à me lâcher là ! J’allais te proposer de faire équipe pour une nouvelle aventure, histoire de concurrencer ces salopards d’éditeurs, mais je réalise qu’avec notre âge, on va vraiment y laisser notre peau !
          - Et ouais, la seule aventure qu’il nous reste, c’est de savoir si on verra le soleil se lever demain matin……
Lourd et pesant silence déprimant………

Soudain, Spirou exulte ! Comme s’il avait l’idée du siècle !
          - Tintin ! J’ai l’idée du siècle ! Tout à l’heure, t’as parlé du lotus bleu !
          - Il fut fermé au début des années 40…..
          - Non, c’était juste pour l’idée d’aller dans un lieu de fumette histoire d’oublier ce putain de présent ! Direction Amsterdam !!!!
          - Laisse tomber, j’ai vu aux infos, qu’il fallait obtenir une carte pour aller dans les bars à shit quand on est étranger !    
Spirou tape si fort contre le volant qu’il manque de peu de se casser le poignet :
          - Putain !!! Mais ils vont nous pourrir la vie jusqu’au bout ces connards de L’Union Européenne ! J’aurais mieux fais de laisser gagner Zorglub moi ! Bon, on rentre…..Au bistrot !

Dans un honnête bistrot prolétarien d’une banlieue quelque part, Les vieux Tintin et Spirou passent la porte d’entrée et rentrent dans le bar dans l’indifférence totale de la part de tous les vieux corps fatiguées des clients assis sur les vieilles chaises en bois et sirotant cafés ou alcools.
Pas spécialement surpris, ils se sentent plutôt enfin à l’aise dans ce repère d’âmes déchues aux rêves brisés et à la nostalgie facile.
Ils se mettent au comptoir et commandent deux verres d’alcool sans modération pour accélérer le processus de dégradation.
Une créature accoudée au bar à côté d’eux, vielle tapineuse, les reconnait et s’exclame :
         - Oh mais dites, mes chéris, vous ne seriez pas……..Oh ? Oui c’est vrai ! Je suis bête, ça n’a jamais été votre truc !

Tintin, l’esprit encrassé n’a pas réagit, mais Spirou lui a très bien compris et exulte :
         - Et voila ça recommence ! Encore ces putains de rumeurs ! Vous seriez surpris du nombre de filles qu’ont a baisé Tintin et moi, ça ferait rougir des acteurs pornos !
         - C’est vrai ! Enchaina Tintin. Ah, je me rappelle de ces soirées cochonnes que l’on organisait à Moulinsard ! Et pas avec la Castafiore ! Avec des canons !
          - D’ailleurs, c’est vrai ce qu’on disait de la Castafiore, que c’était un…..
          - Un pote travelo ! Oui exactement, y’a jamais rien eu entre elle et le capitaine ! On aimait la chair fraiche ! Mais toutes nos petites histoires de cul ont été coupées au montage dans mes aventures ! Il ne fallait pas « choquer les petites têtes blondes ! », ils ont tellement tout censuré qu’on ne voit presqu’aucune femme dans mes aventures ! Ah, la réputation que ça m’a taillé !
          - C’est clair, enchaine Spirou, tiens, c’est comme moi et Fantasio ! Ils ont fini par leur faire croire que lui et moi on était pacsés ! Deux mecs, deux potes colocataires, ça fait obligatoirement homos pour eux !
          - N’importe quoi, on était juste des progressistes qui ne se sont jamais engagés ! Que des aventures !
          - Bien sur, free sex, avec Secotine d’ailleurs, ben laisse moi te dire qu’avec Fantasio, on la faisait tourner !............Jusqu’à ce que Fantasio meurt dans un jeu sexuel qui a mal tourné…..Putain de destin…..

Nouveau long silence dramatique, la vieille tapineuse en profite alors pour tenter sa chance :
          - Dans ce cas, ça ne vous dirait pas que…..
Spirou la coupe immédiatement :
          - On est mort de faim…..d’aventure uniquement ! Compris la vieille !
La tapineuse leur tourne le dos en leur lançant quelques insultes sexuelles. Ce qui a amusé bon nombre de clients, dont un vieil asiatique au crane dégarni caché sous un vieux chapeau, il approche de Tintin doucement et lui dit en retirant son chapeau :
          - Toujours aussi peu de tact depuis la Mandchoukouo, mon vieux Tintin !

Tintin se retourne, dévisage avec difficulté ce vieil asiatique avec ses grandes dents et s’exclame :
          - Mitsuhirato ? Je croyais que vous vous étiez fait hara kiri à la fin de Tintin et le lotus bleu ?
          - C’était de la mise en scène. On m’avait fais revenir en secret au Japon pour que je me mette au service de l’espionnage à l’approche de la guerre. L’horreur que j’y ai vu à Hiroshima par la suite m’a fait regretter de ne pas être effectivement mort à la fin de votre aventure ! D’ailleurs, mon ancien patron de l’époque, M. Rastapopulos, saviez-vous qu’il est mort lui aussi ?
          - Non ! Je n’étais pas au courant !
          - Ruiné avec la crise en Grèce ! Il en est décédé ! Il était pourtant bon en affaires….A croire que ce n’est pas vous qui avez été la cause de son plus grand échec !
          - Il a beau avoir été une sacrée fripouille, ça me fait quand même quelque chose ! Lance Tintin avec des yeux tristes levés au plafond.

Spirou lève un verre avec un rictus et ironise :
          - C’est ça, vieillir ! Les seules discutions qu’il nous reste sont sur les décès de nos anciens amis et ennemis ! Et on en entend tellement qu’on se demande si ce ne seront pas nous les prochains ! 
          - Dites donc, fait remarquer Mitsuhirato à Tintin, il respire la joie de vivre votre ami !
          - Faites pas attention, je crois que c’est une descente de bad trip de champignons !

Mitsuhirato fait signe à Tintin de se rapprocher pour lui dire quelque chose dans la plus grande discrétion, même à l’écart de Spirou qui a désormais le regard complètement vide et ailleurs.
Tintin voit son Milou imaginaire grogner comme il le faisait avec les ennemis autrefois lorsqu’il flairait un danger.
          - Tais toi donc Milou ! Lance-t-il en direction d’un petit jeune venu refaire son loto et qui ne comprend pas ce qui lui arrive. A mon âge, je ne risque plus grand-chose !   
Tintin se rapproche donc de Mitsuhirato, ce dernier murmure :
          - Monsieur Tintin, vous êtes vous déjà demandé ce qu’il se serait passé si vous aviez choisi……l’autre côté ?
          - Heu, vous voulez dire…..la Nouvelle précédente ?
          - Non, monsieur Tintin, je parle de votre changement d’inclinaison, si au lieu de défendre la justice et le côté du bien et des justes, vous étiez passé du côté des fripouilles, des trafiquants, des comploteurs, des méchants quoi !
          -  Ecoutez mon vieux Mitsuhirato, j’ai 84 ans, il est un peu tard pour penser à ça non ?

Mitsuhirato insiste en se montrant mystérieusement illuminé :
          - Justement, non, il n’est pas trop tard pour repartir à zéro, il vous suffit de le vouloir très fort. Par exemple, lors de Tintin et le lotus bleu, quand je vous propose d’accepter de travailler pour moi pour vous libérer de l’armée japonaise et vous sauver de votre exécution, vous acceptez au lieu de me jeter dehors en me tabassant !
          - Comment pourrais-je changer ça ? C’était il y a tellement longtemps !    
          - Il vous suffit de le vouloir, et au moment où vous aurez fini votre verre, vous redeviendrez jeune à l’époque du Lotus bleu en ayant oublié toute votre vie succédant à cet épisode ! Il n’y a pas de hasard, c’est une seconde chance que vous offre le destin en vous ayant mené à moi dans ce bistrot !

Tintin commence à être victime de sudation, il hésite, une pareille proposition, c’est dur ! On ne se refait pas, surtout à 84 piges ! Lui c’est le bon, le pur, le héros quoi !  
Mitsuhirato tel un malin démon lui lance la phrase qui va faire tout basculer :
          - Êtes-vous heureux des conséquences de votre vie héroïque monsieur Tintin ? Sincèrement ? Qu’est ce que ça vous a apporté ? Où en êtes-vous ? Qu’avez-vous à perdre à essayer l’autre côté ?     

Tintin se met à réfléchir avec le peu de neurones actifs qu’il lui reste, il revoit toute sa vie et le point de désespoir où il en est maintenant. Le fond du trou, la vieillesse, la solitude, l’ingratitude, la sénilité…..S’il refuse la proposition de Mitsuhirato, il finira sa journée seul dans son glauque HLM de banlieue, comme un vieux torchon !
          - Non ! Crie-t-il.
Et il se met à penser très fort, je vais accepter la proposition de Mitsuhirato dans le lotus bleu ! Je travaillerai pour l’organisation de Rastapopulos et son trafic d’Opium ! Je cesserai d’être le héros pour devenir la pire des canailles ! Et il vide son verre d’un geste énergique !

Sa conscience se dissipe, il semble comme s’engloutir dans le torrent de l’alcool en descente dans son œsophage ! Il se sent perdre tous ses souvenirs, peu à peu, tout s’estompe.
Il se retrouve dans son corps jeune et énergique de l’époque du Lotus Bleu, c’était avant la seconde guerre mondiale, une éternité. Mais Tintin ne peut pas ressentir la joie d’être jeune de nouveau, parce qu’il n’a plus aucun souvenir d’après son présent actuel. Il a devant lui, un avenir vierge, un avenir à refaire !
Enfin, il risque d’être court son avenir ! Il est enfermé dans une geôle à Shanghai par l’armée japonaise, Et il les entend aiguiser le sabre qui lui coupera la tête demain. Au moins, il a retrouvé son vieux Milou……Ah zut ! C’est vrai, il est resté au dehors, attendant en pleurnichant que Tintin se fasse tuer ! Il n’est jamais utile quand on a vraiment besoin de lui celui là ! Il attend, fataliste !

Pourquoi Tintin se met-il à penser comme ça ? Ca ne lui ressemble pas ! Il est toujours gentil avec tout le monde d’habitude. Bizarre, il y a un truc de changé ! Et cet enfoiré de monsieur Wang et sa société secrète d’abrutis de dragons, messieurs les anti-opiums ! Messieurs les pures !!! Des enfoirés de riches qui jouent aux antis trafiquants pour s’amuser dans leur vie de merde ouais ! En tout cas, la merde, ils l’ont mis en plein dedans !
Mince !!! Qu’arrive-t-il à Tintin ? Voila qu’il se met à mépriser tous ceux qu’il a aidé dans sa vie, tous ses alliés !

Et voila que la porte s’ouvre, l’ignoble Mitsuhirato avec son énorme rangée de dents entre et lui propose de le faire libérer s’il accepte de travailler pour lui !
Et Tintin se retrouve alors interloqué par lui-même :
          - Je…..C’est très étrange Monsieur Mitsuhirato, je me dis que logiquement, j’aurais du vous jeter dehors en vous bottant l’arrière train, mais en fait, franchement, j’ai vraiment envie d’accepter la proposition et de bosser pour les canailles !
          - Magnifique ! Exulta Mitsuhirato.
Et Tintin put l’accompagner librement. A la sortie de la prison, le général japonais est très surpris :
          - J’étais pourtant sur qu’il refuserait ! Dit ‘il.
Tintin se retourne vers lui :
          - Au fait, dites donc général, tout à l’heure en sortant j’ai vu le sabre que vos hommes aiguisaient pour me trancher la tête ! Non mais franchement, tout fout le camp dans l’armée japonaise ! C’était quoi ce tranchoir chinois pourri ? Je pense que quand on se fait exécuter par l’armée japonaise, la moindre des choses serait de se faire trancher la tête par un authentique katana traditionnel !
Le général s’incline :
           - Je…..je suis couvert de honte par votre remarque !
Mitsuhirato explose de rire :
           - Vous êtes méconnaissables mon cher Tintin ! Je crois qu’avec votre bravoure et votre talent, vous allez faire de grandes choses pour notre société !
           - Ouais, ouais, attendez voila mon chien Milou qui chialait en attendant qu’on me décapite !

Milou, le brave chien vient en sautant de joie devant Tintin « Tintin, tu es sauvé ! Je suis si heureux ! »
Mais le regard froid de Tintin le fige sur place :
           - Ecoute, mon vieux Milou, on va remettre les pendules à l’heure ! Maintenant c’est fini les conneries, tu vas agir comme tout bon clébard ! Je suis ton maitre alors tu m’obéis au doigt et à l’œil, tu attaques qui je te dis d’attaquer et surtout…..Tu la fermes ! Un chien ça ne parle pas !

Et Tintin, tout en réclamant une cigarette se retourne vers Mitsuhirato :
            - Quand à vous, cher associé Jap, vous allez m’aider à faire payer à cet enfoiré de monsieur Wang et sa petite famille la merde dans laquelle ils m’ont foutu….Et après, on ira se taper des petites asiates au lotus bleu !


Et la vie de Tintin continua dans cette nouvelle direction, et nous revoilà à l’âge de ses 84 ans où Tintin est assiégé dans son manoir en Belgique par les forces d’Interpole venu l’arrêter, lui le dernier grand caïd du gang international de trafiquants de Rastapopulos !
Tintin est enfermé dans sa « panique room », ses gardes du corps se sont fait abattre par les hommes du GIGN, de dehors, une journaliste commente :
             - A l’heure qu’il est, Monsieur Tintin, le dernier grand ponte de plus gros réseau de trafiquant mondial, est cerné dans sa chambre blindée. Il n’a plus aucun moyen de s’enfuir, son avion privé, voiture privée, sous marin et même fusée ont été détruit par les forces de police ! Il est seul mais il menace de tout faire sauter, c’est pourquoi les hommes du GIGN hésitent à donner l’assaut. Ce vieil homme, une figure légendaire du grand banditisme international, accusé de tous les trafics existants dans le monde et soupçonné d’un nombre considérable de meurtres, continue à résister ! Quel est son état d’esprit ?

Dans sa chambre blindée, ultime rempart avant l’arrestation ou la mort, Tintin repense à son passé, toute cette vie vouée au crime, pour quoi ? Il est le dernier, il est seul.
Tous ses derniers alliés sont à l’image de Tchang, ce jeune chinois qu’il a recueilli orphelin et qu’il a façonné à son image dans l’organisation de monsieur Rastapopulos. Lui aussi l’a trahit, désormais grand caïd de la pègre chinoise, il s’est acheté une respectabilité en vendant son ancien mentor. Le sale charognard. Tintin est vieux désormais, même son costume italien ne lui donne plus la classe d’antan ! Il lance un regard aux trois Milous empaillés sur un bureau, ces chiens qu’il a élevé bébé après la mort du premier Milou qui avait retourné ses crocs contre lui et qu’il du faire piquer ! Ah ! Ses trois successeurs, tous de la même race, dressés pour en faire des molosses d’attaque obéissant au moindre de ses ordres.
C’est fini le temps où il devenait le maître de l’opium sous les ordres de Rastapopulos, fini le temps où il faisait du trafic de pétrole et des coups d’état au Yémen, finit le temps où il sabotait des expéditions et des installations spatiales, finit le temps où avec les frères Loiseau il faisait du trafic d’art international, finit le temps où il complotait contre des monarques en Syldavie ou des présidents au San Théodoros. Trafics d’art, de drogue, d’armes, de prostitution, d’esclavagisme, enlèvement de scientifiques, vol de bijoux, chantage, rançon et trahison contre son boss Rastapopulos pour devenir le numéro un du crime organisé !
C’était fini ! Il était fini ! Mais on ne l’aurait pas vivant, il allait se flinguer la tête !
        - Milles milliards de milles sabords ! Résonne une voix dans la chambre blindée       

Tintin braque son arme vers un vieillard (encore plus vieux que lui) habillé comme un capitaine de marine.
          -  Je vous reconnais ! Vous êtes le capitaine alcoolique dont j’avais utilisé le cargo pour un trafic de drogue avec l’Afrique du Nord ! Je croyais qu’on vous avait balancé à la flotte !
         - Mais j’ai survécu bougre de Zouave ! J’ai même survécu à trois cirrhoses ! Mais ça c’est ma faute, j’ai jamais pu m’empêcher de picoler !

Tintin est très intrigué par ce vieillard :
          - Comment êtes-vous entré ?
          - Ecoutez-moi bachi-bouzouk ! On n’a pas beaucoup de temps, ils vont bientôt venir vous cueillir, je veux parler de la maréchaussée ! Alors je vous propose un truc ! Tintin, voulez vous tout recommencer à zéro ? Essayer l’autre côté !
          - J’ai l’impression que j’ai déjà vécu ça……
Le capitaine haddock (c’était bien lui) se montre très pressant en lançant à Tintin une bouteille de Whisky !
           - Si tu veux avoir une nouvelle chance gamin, vide ça en pensant très fort à une bonne action que tu peux faire….Comme me sauver la vie lorsque tu me découvre prisonnier dans ma cabine ! Tu recommenceras une nouvelle vie du côté des bons et des purs.
Tintin se saisit de la bouteille et souffle en se disant :
           - J’ai l’impression que ça n’en finira jamais ! Bof de toute façon pour ce qu’il me reste ici !
Et il vide cul sec la bouteille en pensant à une bonne action !

Voila, l’histoire n’est pas vraiment fini, mais là vraiment, j’en ai marre ! De toute façon, ça ne peut pas être réaliste, Tintin n’est qu’un personnage de bande dessinée !

Fin 
Giovannoni Julien

( Merci à ceux qui ont lu cette nouvelle en avant première: Christophe, Aymeric, et Jean Pierre qui apprécie mon écriture et mon "imaginure", ou "imaginature".)